À Charles Spon, le 30 novembre 1655
Note [11]
« L’avenir de cette affaire est incertain. »
« On dit que Mme de Châtillon est chez l’abbé Fouquet, et cela paraît fort plaisant à tout le monde » (Mme de Sévigné, lettre du 25 novembre 1655 à Bussy-Rabutin, tome i page 36).
La duchesse de Châtillon, maîtresse épisodique de M. le Prince, traînait alors deux cœurs après elle : celui de l’abbé Basile Fouquet, chef de la police secrète de Mazarin, et celui du maréchal d’Hocquincourt qui menaçait de trahir le roi en livrant aux Hispano-condéens les trois importantes places fortes qu’il gouvernait en Picardie (Péronne, Ham et Montdidier). En rusé maître chanteur, Mazarin avait donné à l’abbé Fouquet l’ordre d’arrêter la duchesse, ce qu’il avait exécuté sans peine le 8 novembre. L’abbé ne la mit pas dans la Bastille, mais chez un homme à lui, logeur dans le Marais. Comme on a vu (v. note [34], lettre 426), on fit écrire la duchesse au maréchal pour lui offrir 600 000 livres et la liberté de sa bien-aimée contre la reddition des trois places picardes au roi. Hocquincourt obtempéra, mais demeura dans le camp condéen.
"Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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