[Ms BIU Santé no 2007, fo 223 ro | LAT | IMG]
Au très distingué Christiaen Utenbogard, docteur en médecine à Utrecht.
Très distingué Monsieur, [a][1]
Je vous dois d’immenses remerciements, de toutes les forces de mon âme, pour votre amour à notre égard, dont je vous serai toujours le très reconnaissant débiteur. Par la singulière grâce de Dieu tout-puissant je suis toujours en vie et me porte bien, tout comme mon Carolus qui est encore en Allemagne. [2] Je me réjouis que vous ayez reçu ma dernière. [1] Je n’ai presque rien à vous écrire sur nos affaires, sinon qu’elles ne sont pas en pire état qu’auparavant et à peine meilleures, mais plus calmes. Pourtant, le dormeur ne dort plus guère, mais passe ses nuits dans un sommeil plus profond et beaucoup plus agité. La paix a ici été promulguée dans toute la France, je souhaite que tous l’observent pendant de nombreuses années et qu’ils n’y mettent pas de pièges. [3] Mais vous, Dieu fasse que vous veniez à Paris, pour que je vous revoie et vous remercie avant que je ne parte dans l’au-delà. Mon fils Robert [4] et vos nobles amis français vous saluent, [5][6] tout comme je fais, aussi obligeamment que je puis. [2] Vale, très distingué Monsieur, et continuez de m’aimer comme vous faites.
De Paris, le 6e de juin 1668.
"Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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