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Pour M. Seubert, docteur en médecine de Strasbourg. [a][1]
Ayant d’abord salué avec déférence le très distingué M. Seubert, docteur en médecine de Strasbourg, je le prie de souffrir que je traite avec lui sur l’affaire que M. Dinckel m’a soumise et lui réponde comme suit. [2] Bien que j’aie ici beaucoup d’ouvrages du très distingué M. Melchior Sebizius et qu’il m’ait promis de me procurer ceux qui me manquent dans la liste que je lui ai envoyée avec une lettre au mois de novembre dernier, [1][3] je n’infirme pourtant en aucune façon ce de quoi nous sommes convenus, étant donné que j’ai deux fils qui exercent la médecine en cette ville et qui tireront, j’espère, profit de la lecture des œuvres d’un si grand homme. [4][5] C’est pourquoi si cette honorable veuve possède chacune de celles que M. Melchior Sebizius a écrites et a eu soin de faire imprimer, [2] j’accepte cette vente avec empressement ; à raison d’un sol la feuille, qui contient huit pages [3] (à moins que cela ne se puisse acquérir à moindre prix par l’entremise de M. Seubert), étant entendu, s’il vous plaît, que rien ne manque ni ne soit en double dans cette collection intégrale. J’ajoute aussi la condition que cette série, bien sûr entière, dont je paierai ici le port, me soit rendue reliée, suivant la coutume allemande. Là-dessus, je voudrais savoir de combien de tomes est composée ladite collection complète ; après quoi j’en arrêterai le prix, à payer à Strasbourg ; ou plutôt, que je paierai à M. Dinckel. Sur tous ces points, je désire une réponse de M. Seubert, que je salue avec beaucoup d’empressement, et à qui je promets de rendre ici toute sorte de services et de soumission.
De Paris, ce vendredi 11e de janvier 1658.Guy Patin, docteur en médecine de Paris et professeur royal.
Ne pourrais-je pas savoir aussi quel sera le nombre de feuilles à débattre dans tant d’opuscules divers : s’agit-il de six cents, huit cents, mille ou plus ? Que trouve-t-on de rare dans tant d’opuscules, qu’est-ce qui y sort de l’ordinaire ? Pardonnez mon importunité, très distingué Monsieur. Vale.
Brouillon autographe d’une lettre (ou contrat) que Guy Patin a écrite à l’intention de Johann Jakob Seubert, ms BIU Santé no 2007, fo 66 ro.
Lettre de Guy Patin à Melchior Sebizius le 2 novembre 1657 : v. sa note [2].
Sans doute s’agissait-il de la veuve d’un libraire strasbourgeois dont le fonds contenait les ouvrages en blanc (en feuilles non reliées) que Melchior Sebizius avait jusqu’alors publiés (v. infra note [3]) et que Guy Patin désirait acheter (même en double, puisqu’il avait déjà demandé ces livres à Sebizius en personne) pour lui et ses deux fils médecins, Robert et Charles.
Une feuille in‑4o correspond à 8 pages. Les 16 principaux ouvrages que Melchior Sebizius (1578-1674) a publiés avant 1658 (tous à Strasbourg, in‑4o, sauf indication contraire) sont :
V. notes [5], lettre latine 157, pour la collection de « Portraits d’hommes illustres » qu’on vendait alors à Paris, et [3], lettre 723, pour le livre de Marten Schoock « sur la Fermentation » (Groningue, 1663).
Ms BIU Santé no 2007, fo 66 ro.
Pro Domino Seuberto, Doctore Medico Argentinensi.
Primùm honorificè salutato Cl. viro D. Seuberto, Doct. Med. Argenti-
nensi, rogo illum ut super re mihi proposita à D. Dinckel, patiatur ut
cum eo agam, et sic respondeam. Quamvis hîc habeam multa ex Operibus
Viri Cl. D. Melch. Sebizij, et nuper pollicitus sit ea mihi subministrare quæ
desunt ex Indiculo quem misi cum Epistola mense Novembri proximè elapso, nihil-
ominus tamen non recuso pactionem, cùm habeam duos filios Medicinam facientes
in hac urbe, ^ quib. Operum tanti Viri/ lectionem fructuosam esse/ spero. Itaque si vidua honesta illa vidua habeat omnia illa Opera singula illa quæ scripsit et typis mandari
curavit D. Melch. Sebizius, emptionem illam amplector, dande nempe assem unum
pro unoquoque folio, ^ quod habeat octo paginas, (si per Dominum Seubertum viliori pretio non possint haberi)
sed ea lege si placet, ut in tota illa collectione nihil desit, nihil redundet :
aliam quoque conditionem subjungo, ut nimirum tota isthæc collectio compacta
mihi reddatur more Germanico, cujus hîc vecturæ pretium persolvam. De
quo scire velim, quot tomis continentur tota isthæc collectio, et postea pretium
ipsum decernam, Argentinæ reddendum, vel potiùs reddam Domino Dinckel. De
quibus singulis responsum expeto à D. Seuberto, quem officiosissimè saluto,
eiq. omne officium et obsequium hîc polliceor. Datum Parisijs, die Veneris,
xi. Ian. 1658.
Guido Patin, Doctor Medicus Paris. et Prof. regius.
Nónne etiam sciri posser quis futurus sit contentorum foliorum numerus,
in tot varijs Opusculis ? an sex centa, an octingenta, an mille vel suprà ?
quid inter tot Opuscula rarum habeatur, quod vulgò non prostet ? Ignosce,
et vale, Vir Cl.
"Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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