À Charles Spon, le 6 mars 1654
Note [15]
Nicolas Sanson (Abbeville 1600-Paris 1667), formé chez les jésuites d’Amiens, s’était ensuite livré à l’étude de la géographie. Il avait entrepris le commerce et fait des pertes d’argent, à la suite desquelles il était venu à Paris et avait publié sa Galliæ antiquæ descriptio geographica [Description géographique de l’ancienne Gaule] (incomplète, 1627, sans lieu ni nom, in‑fo ; complète, Paris, M. Tavernier, 1641, in‑fo). Cet atlas des Gaules, qui eut beaucoup de succès, lui avait mérité la protection du cardinal de Richelieu et procuré les titres de professeur de géographie de Louis xiii puis de Louis xiv, d’ingénieur en Picardie et de géographe du roi. Il fut aussi nommé conseiller d’État, mais il n’en prit pas le titre, dans la crainte, dit-on, que ses enfants ne s’en prévalussent pour se dispenser de continuer l’étude de la géographie (G.D.U. xixe s.).
Guy Patin mentionnait ici sa querelle géographique avec le P. Philippe Labbe {a} :
Pharus Galliæ antiquæ. Ex Cæsare, Hirtio, Strabone, Plinio, Ptolomæo, Itinerariis, Notitiis, etc. Quadripertito Indice Geographico comprehensa. Cum Interpretatione Vernacula…[Phare de l’ancienne Gaule. Tiré de Jules César, Aulus Hirtius, Strabon, Pline, Ptolémée, des itinéraires et des annotations, etc. Présenté sous la forme d’un index géographique en quatre parties avec traduction en français…] ; {d}
In Pharum Galliæ antiquæ Philippi Labbe Biturici, et Societatis Iesu Sacerdotis, Disquisitiones geographicæ, in quibus ad singula omnium locorum nomina aut furti sive plagii, aut falsi sive erroris, arguitur Philip. Labbe…[Recherches géographiques contre le Phare de l’ancienne Gaule de Philippe Labbe, prêtre de la Compagnie de Jésus natif du Berry, où Philippe Labbe est convaincu soit de vol ou de plagiat, soit de faux ou d’erreur quant à chacun des noms de tous les lieux…]. {e}