À Sebastian Scheffer, le 14 avril 1667
Note [1]
Guy Patin dressait une liste des livres qu’il attendait, expédiés de Francfort par les soins de Sebastian Scheffer.
Cette première édition est assortie de la Linea amoris, sive Commentarius in versiculum gl. Visus, Colloquium, Convictus, Oscula, Factum. in l. 23. ff. ad I. Iuliam. de adulteriis [La Cour amoureuse, ou un commentaire concernant ce passage de la loi Julia sur les adultères (promulguée par l’empereur Auguste en 18 av. J.‑C.) : « le Regard, l’Entretien, la Séduction, le Baiser, le Fait accompli »].Virginitatis status laudatur,
[L’état de virginité y est glorifié ;
Virginum iura pertractantur,
Multa iocunda iocunde leguntur,
Multa antiquorum monimenta explicantur,
Quæsita Physica, Medica, Theologica et Iuri-
dica accuratius et plenius resolvuntur.
les droits des vierges y sont traités en détail ;
beaucoup de choses agréables s’y lisent plaisamment ;
de nombreux écrits antiques y sont expliqués ;
les questions naturelles, médicales, théologiques et juridiques y sont résolues très soigneusement et complètement].
Heinrich Kornmann (Henricus Kornmannus ; Kirchhain, Hesse 1580-ibid. 1640), jurisconsulte allemand, docteur en droit civil et canonique, a publié plusieurs ouvrages traitant des coutumes et des lois romaines. Son traité de Virginitate connut un beau succès, avec plusieurs rééditions jusqu’au xviiie s., ce qui lui a valu une mention dans le dictionnaire de Bayle : « La matière est grande et fertile ; mais cet auteur ne fait que courir, il n’approfondit rien et ne débite que des choses très communes ; il est fort propre pour ceux qui aiment la brièveté. » Après avoir parcouru son livre, j’y ajouterai « pour ceux qui ne répugnent pas à la lubricité », car Kornmann, tout en restant allusif, excite l’imagination du lecteur en se complaisant à disserter doctement sur des sujets scabreux.