Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 1 manuscrit
Note [54]
En langue gasconne (variété de l’occitan), « oie » se dit auca, sans lien avec le latin (anser) ou le grec (khên), mais proche de l’espagnol (oca). Leucate {a} voudrait dire « l’oie ». Dans la même ligne, la légendaire reine Pédauque {b} était ainsi nommée à cause de ses « pieds d’oie », comme a dit Rabelais dans son Quart Livre (chapitre xli) en décrivant un monstre volant qui avait :
« les pieds blancs, diaphanes et transparents, comme un diamant ; et étaient largement pattés, comme sont des oies, et comme jadis à Toulouse les portait la reine Pédauque. » {c}
- L’étymologie rattache ordinairement le nom de Leucate (v. note [9], lettre 51) au grec leukos, « blanc », couleur de son promontoire et de ses plages vues depuis la mer.
- Légendaire souveraine du royaume wisigoth (dont Toulouse était la capitale), au ve s.
- Gilles Ménage a cité ce passage de Rabelais dans ses Origines de la langue française, avec ce commentaire :
« La statue de cette reine, avec ses pieds d’oie, se trouve à Dijon, dans le vestibule de l’église de Saint-Bénigne, et à Nevers, dans celui de l’église cathédrale. Cette reine fut ainsi appelée sans doute, parce qu’elle avait les pieds larges comme ont les oies. Il y a un pont à Toulouse appelé le pont de la Reine Pédauque. M. Catel, dans ses Mémoires de Languedoc, page 128, dit que ce pont a été ainsi appelé par le peuple parce qu’il était si étroit qu’un homme, ou autre animal, n’y pouvait si commodément passer que faisait une oie : ce qui est dit sans aucune apparence de vérité. »