Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-2
Note [16]
« Voici une vaine superstition qu’on observe presque partout en notre patrie : quand une femme est près d’accoucher, des gens lui prennent la ceinture ou la courroie dont elle s’entoure la taille, et accourent à l’église ; ils l’accrochent comme ils peuvent à la cloche et la font sonner trois fois, en croyant ainsi favoriser une heureuse délivrance, ce qui est futile et superstitieux. »
Ce curé de village (impossible à identifier) avait débité à Guy Patin (ou aux rédacteurs de son Esprit ) un passage du :
Tractatus de Superstitionibus, contra Maleficia seu Sortilega quæ hodie vigent in orbe terrarum : In lucem nuperrime editus. Auctore D<omino > Martino de Arles : in sacra Theologia professore : ac canonico et archidiacro Pamp..[Traité des Superstitions, contre les maléfices ou sortilèges qui fleurissent aujourd’hui dans le monde entier, tout récemment édité, dont l’auteur est Me Martinus de Arlés, {a} professeur de sainte théologie, chanoine et archidiacre de Pampelune]. {b}
Ce récit est à la fin du chapitre intitulé Ponit quastam superstitiones ut per illas intelligere possumus innumeras alias [Présentation de certaines superstitions nous permettant d’en comprendre d’innombrables autres], fo 25 ro‑vo. J’y ai corrigé les fautes tant du texte imprimé dans cette édition que de la transcription donnée par le Patiniana. La suite complète utilement le propos de l’auteur :
Nam quod ter campana sonet hoc potius fit ut ex hoc omnes audientes devote orent pro tali parturiente et fere periclitanti offerentes beatæ Virgini ter Angelicam salutationem : ut illa quæ immunis et libera fuit a tali dolore sicut ab omni peccato liberet huiusmodi mulierem a periculo illius horæ.[De fait, le triple tintement du clocher incite tous ceux qui l’entendent à prier dévotement pour une parturiente peut-être en danger, adressant une triple salutation angélique {c} à la Sainte Vierge ; de sorte que celle qui a été indemne et libérée des douleurs de l’accouchement, comme de tout péché, délivrera cette femme des périls de ce moment]. {d}
- Martin d’Arlés (Martin de Arlés y Andosilla, Peralta, Navarre 1452-Pampelune 1521), docteur de Sorbonne, pourfendeur des superstitions et des hérésies.
- Rome, Vincentius Luchinus, 1559, in‑8o de 141 pages ; première édition en 1517.
- Autre nom de l’Ave Maria.
- Mes deux traductions ont librement interprété et allégé le laborieux latin de Martin d’Arlés.