Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7
Note [103]
Controverses de Sénèque l’Ancien, {a} livre vii, addition à la quatrième controverse :
Calvus, qui diu cum Cicerone iniquissimam litem de principatu eloquentiæ habuit, usque adeo violentus actor et concitatus fuit, ut in media actione ejus surgeret Vatinius reus, et exclamaret : “ Rogo vos, judices, num si iste disertus est, ideo me damnari oportet ”.[Calvus, {b} qui disputa longuement et très injustement la palme de l’éloquence à Cicéron, était si chaud et véhément avocat qu’au beau milieu d’une de ses plaidoiries, Vatinius, l’accusé, se leva et s’exclama : « Juges, je vous demande si la faconde de cet homme vous donne une raison pour me condamner ! »] {c}
- Dit le Rhéteur, v. note [22] du Naudæana 4.
- Caius Licinius Macer Calvus (vers 82-47 av. J.‑C.), poète et orateur romain, rival de Cicéron en talent, était le fils de Caius Licinius Macer, historien (et non poète).
- Le poème liii de Catulle est intitulé Ad Caium Licinium Calvum [À (mon ami) Caius Licinius Calvus] :
Risi nescio quem modo e corona,
qui, cum mirifice Vatiniana
meus crimina Calvus explicasset
admirans ait hæc manusque tollens,
“ Di magni, salaputtium disertum ! ”[J’ai bien ri quand, tandis que, mon cher Calvus, tu exposais merveilleusement les forfaits de Vatinius, je ne sais qui dans l’auditoire, admirant tes paroles et levant les mains, a dit : « Grands dieux, que ce nabot est éloquent ! »]
Louis Moréri a aussi cité fort à propos ces autres vers de Catulle à Calvus qui lui avait donné à lire les œuvres de mauvais poètes (iv, 1‑3) :
Nei te plus oculis meis amarem,
iucundissime Calve, munere isto
odissem te odio Vatiniano.[Si je ne t’aimais plus que mes yeux, délicieux Calvus, pour prix d’un pareil présent, je te haïrais d’une haine vatinienne].
V. note [17], lettre 315, pour Vatinius, suppôt de Jules César, et pour la « haine vatinienne » qu’il inspirait à ses adversaires.