< L. 486.
> À Claude II Belin, le 30 juin 1657 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Claude II Belin, le 30 juin 1657
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=0486 (Consulté le 23/01/2025) | ||||||||||||
Je n’ai rien ouï dire des pharisiens de Bayonne, [2][3] mais ils mériteraient bien d’être chassés de toute l’Europe. Sunt enim viri nequissimi, et nebulones pessimi, [1][4] Théodore de Bèze [5] les a autrefois nommés ultimum Satanæ crepitum. [2] Le roi [6] et la cour sont toujours à La Fère, [7] et notre armée devant Montmédy [8] que le prince de Condé [9] a tâché de secourir et n’a osé, se voyant empêché par le maréchal de Turenne ; [10] de sorte que sans nouvel effort des Espagnols, qui pourront bien être repoussés s’ils l’entreprennent, nous pourrons avoir la place dans 15 jours. MM. le maréchal de Gramont [11] et de Lionne [12] ne sont pas encore partis pour aller à Francfort, [13] où se doivent trouver les électeurs pour faire un nouvel empereur. [14] J’apprends aussi que le jour de l’assemblée des dits électeurs est différé et remise pour quelque temps. Les rois de Suède [15] et de Pologne [16] traitent ensemble d’accord. [17] La paix des Hollandais est faite avec nous par la sage entremise de M. le président de Thou, [18] qui est à La Haye [19] notre ambassadeur. [3] On tient ici le pape [20] bien malade propter summam imbecillitatem renum et vesicæ, et omnium viscerum. [4] On dit que M. le cardinal Antoine [21] se dispose pour s’en aller à Rome propter imminentem Pontificis obitum. [5] Deux cardinaux y sont morts depuis peu, savoir Rapaccioli [22] et Bichi ; [23] ce dernier était l’homme du Mazarin [24] à Rome. J’apprends qu’il court ici quelques écrits et libelles pour le cardinal de Retz [25] contre M. de Marca, [26] archevêque de Toulouse. [27] Je crois que le Varandæus [28] est achevé à Lyon. La peste recommence à Rome, [29] et bien plus fort à Gênes. [30] Mme de Lansac [31] est ici morte d’une chute avec trois plaies à la tête, âgée de 76 ans ; elle avait été trépanée. [32] Elle avait été gouvernante du roi lorsqu’il était M. le Dauphin. [6] Je vous prie de faire assurer M. Pithou [33] de mes très humbles respects et que je souhaite tous les jours très ardemment son retour. [7] Je vous baise les mains, et à monsieur votre fils, à M. Allen, à MM. de Blampignon, Maillet et Sorel, et suis de toute mon affection, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur, Guy Patin De Paris, ce 30e de juin 1657. | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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