Mme de Motteville (Mémoires, pages 564‑565) :
« La reine mère alors {a} voulut parler au roi et fit retirer tout le monde. […]
Le roi était alors {b} debout vis-à-vis d’elle, qui pleurait. Après qu’elle eut été quelque temps recueillie, elle le regarda fixement et lui dit, avec la majesté d’une reine et l’autorité d’une mère : “ Faites ce que je vous ai dit ; je vous le dis encore, le Saint-Sacrement sur les lèvres. ” Le roi, avec un profond respect et les yeux pleins de larmes, baissant la tête, lui répondit qu’il n’y manquerait pas ; et jusqu’à cette heure, on ignore ce que c’était. […] Le confesseur de cette merveilleuse princesse nous dit peu après, à la Molina et à moi, que s’étant rencontré ce jour-là entre le roi et elle, il avait entendu qu’elle lui avait recommandé de pardonner à ceux qu’il haïssait, pour l’amour d’elle. Ceux-là étaient certaines personnes engagées dans la disgrâce de Fouquet, dont elle s’était servie auprès de lui pendant qu’il était surintendant. {c} J’ai toujours cru aussi qu’un homme de qualité, qui avait été assez injuste pour avoir fait des vers satiriques où elle avait eu quelque part, fut un de ceux à qui cette princesse voulait que le roi pardonnât ; {d} car je sais qu’elle lui en avait déjà parlé sans pouvoir obtenir cette grâce ; et comme la reine faisait une action louable en la demandant, le roi en faisait une qui méritait d’être estimée en la refusant. Peut-être que ce fut sur ce sujet que cette dernière demande fut faite par son illustre mère : je n’en suis pas assurée. » {e}
- Le 19 janvier, juste avant de recevoir le saint-viatique. {e}
- À l’issue de la cérémonie.
- Des finances.
- Cet « homme de qualité » pouvait bien être Bussy-Rabutin (v. note [9], lettre 822), à qui, en effet, Louis xiv ne pardonna rien.
- V. note [15], lettre 251.
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