La préface se pousuit sur une page qui vante les mérites de l’ouverture des cadavres dans le progrès des connaissances médicales. Elle n’est ni datée ni signée, mais suivie de cinq pièces en vers latins qui font l’éloge de Charles, dont j’ai transcrit et traduit les deux brèves épigrammes, qui présument que son anévrisme avait été la cause de sa mort.
- Celle du moine dominicain Tommaso Maria Minorelli (Padoue 1661-Rome 1733) :
Aggressa est magnum quæsita fraude Patinum
Mors, ne disjiceret providus ille dolos.
Addita nam sævo pertentans viscera morbo
Delituit, sævam condidit atque manum.
Silicet insidias obtexerat, arte medendi
Eximium noscens ; caverat illa sibi.
[La mort s’est approchée, elle a cherché comment emporter subrepticement le grand Patin, pour que ce prévoyant homme ne déjoue plus ses ruses.
Elle s’est tapie en l’affectant d’un mal cruel qui envahit les viscères, dissimulant ainsi sa cruelle main.
Connaissant son éminence en l’art de remédier, elle avait caché son piège ; elle avait pris ses précautions].
- Celle de Marino Knips-Macoppe, dont je n’ai pas établi le lien de parenté avec Alessandro :
Antipatri mortem prædixit Mente Galenus
Tu quoque Patini ; Vos Medici ergo pares.
Attamen est dubium an causam cognovit ille,
Tu nosti et causas. Major est ergo pari.
[Galien avait prédit la mort d’Antipater, {a} tu as fait de même, Patin, pour la tienne : vous êtes donc d’égale valeur en médecine.
On doute que lui en ait connu la cause, mais tu as su toutes les causes de la tienne : {b} tu es donc plus grand que lui].
- V. note [12], lettre 725, pour Antipater, malade atteint d’arythmie cardiaque, dont Galien avait prédit le décès (mais sans la possibilité de compléter son diagnostic par une autopsie).
- La lettre écrite d’Allemagne avait révélé à Charles la cause de son irrémédiable maladie.
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