Optimiste point de vue de Guy Patin sur les préparatifs de l’intervention française à en Crète : occupée par les Vénitiens, elle était depuis 1645 l’objet des convoitises des Ottomans ; {a} Candie {b} résistait depuis longtemps à leurs assauts ; pour lever ce siège interminable en venant au secours des Vénitiens, le pape avait mobilisé une coalition à laquelle se joignait un contingent français, en contrepartie de la Paix de l’Église ; {c} il était mené par le duc de Beaufort. L’opération se solda par un fiasco, avec la reddition de Candie aux Turcs (27 septembre 1669) et la disparition de Beaufort. {b}
- V. note [15], lettre 45.
- Capitale de la Crète, aujourd’hui Héraklion.
- Le R.P. René Rapin {i} a établi la relation entre la paix clémentine {ii} et Candie dans ses Mémoires sur la cour, la ville et le jansénisme (Paris, Gaume Frères et J. Duprey, 1865, in‑8o), en écrivant les hésitations de Clément ix à signer l’accord religieux que lui réclamait Louis xiv (tome troisième, page 466) :
« […] rien ne fit plus d’impression sur son esprit que les méchantes nouvelles de Candie, dont le siège continuait avec grande perte des chrétiens ; touts les princes d’Italie demandaient du secours au roi de France, et le pape lui-même, qui le pressait plus que tous les autres, n’avait pas lieu de l’espérer s’il ne pensait à contenter ce grand monarque, lequel s’offrait à secourir cette place de ses troupes pouvu que Sa Sainteté donnât la paix à l’Église.
[…] d’un côté, il entrevoyait qu’on voulait le surprendre par les signatures {iii} qu’on lui rendait suspectes ; que ses ministres le trompaient, étant peut-être eux-mêmes trompés ; qu’après tant d’expériences qu’il avait des artifices et des déguisements des jansénistes, pendant son ministère sous Alexandre, {iv} il ne pouvait prudemment se fier à eux sans des sûretés que l’empressement du courrier de France ne pouvait pas lui permettre de prendre. D’ailleurs, {v} l’impatience du roi pour l’accommodement, la lettre pressante de Lionne, {vi} les reproches qu’il lui faisait, la crainte d’unschisme dans l’Église de France et dans celle d’Allemagne si l’on procédait au jugement des évêques, {vii} l’espérance d’un secours qu’il demandait au roi pour Candie, tout cela le pressait de répondre favorablement, à quoi son devoir, la gloire de son pontificat, l’intérêt du Saint-Siège l’empêchaient de consentir. »
- Jésuite français (v. note [8], lettre 825) naturellement hostile au jansénisme.
- Signée le 14 janvier 1669 (v. notes [1], lettre 945) pour apaiser les jansénistes français.
- Doutes sur la sincérité des signatures du Formulaire imposé au clergé français.
- Le pape Alexandre vii, prédécesseur de Clément ix.
- De l’autre côté.
- Hugues de Lionne, secrétaire d’État aux Affaires étrangères.
- Les quatre évêques français qui refusaient le Formulaire.
- V. notes [1] et [3], lettre 968.
|