À la page 84 des Commentaria, Gerardus Leonardus Blasius dissertait sur ce passage de Johann Vesling, Vesica igitur urinaria est pars infimi ventris organica, quæ susceptum a renibus serum asservat, et tandem vel onere vel acrimonia molestum expellit [La vessie est donc un organe du bas-ventre qui recueille le fluide sécrété par les reins, et qui l’expulse enfin quand il est devenu gênant, soit par son volume, soit par son âcreté] :
Item Calculos et Arenulas, de quibus varii, maxime Tulpius, Bartholin. Fabr. Hildanus, Schenkius, Salmuth, Thonerus, Benivenius. Inderdum et alia asservat, atque excernit ; ut Pilos testibus Galeno, Donato, Hollerio, Tulpio, Schenkio, Florentino ; Vermes, Hollerio, Mundanella, Dodonæo, Barthol. Salmuth etc. Aciculas, Alex. Benedicto, Ioh. Langio. Schenkio, Santorio, Paræo ; Olus Ioh. van Horne ; Paleas hordeaceas, Plutarcho ; Apii radices, Iulio Alexandrino ; Fungos Nic. Florentio ; Musca Zacuto ; Semen Anii, Carbones, et Grana Alkekengi Hildano, etc.
[Pareillement pour les calculs et le sable, dont divers auteurs ont écrit, surtout Tulpius, Bartholin, Fabrice de Hilden, Schenck, Salmuth, Thoner, Beniveni ; {a} l’urine tamise et contient parfois d’autres choses telles que : des poils provenant des testicules (pour Galien, Donati, Houllier, Tulpius, Schenck, Florentinus) ; {b} des vers (pour Houllier, Mundanella, {c} Dodoens, Bartholin, Salmuth, etc.) ; des petites aiguilles (pour Alessandro Benedetti, {d} Johann Lange, Schenck, Santorio, Paré) ; de l’herbe, (pour van Horne) ; de la balle d’orge (pour Plutarque) ; des branches de persil (pour Julius Alexandrinus) ; des champignons (pour Nic. Florentius) ; {e} des mouches (pour Zacutus) ; de la semence d’anis, des charbons, des graines d’alkékenge (pour Hilden) ; {f} etc.]. {g}
- Antonio Beniveni, v. infra notule {d}, note [33].
- V. note [6], lettre 72, pour les Observationum medicarum rariorum, libri vii [Sept livres d’observations médicales plus que rares] de Johann Theodor Schenck (Lyon, 1644).
Nicolaus Florentinus, autrement nommé Nicolaus Falcutius ou Niccolo di Francesco Falcucci Fiorentino, est un médecin natif de Florence (1350-1412), auteur d’une encyclopédie médicale intitulée Nicolai Nicoli Florentini philosophi medicique præstantissimi de medica materia septem sermonum liber… [Livre des sept discours de Nicolaus Nicolus Florentinus, très remarquable philosophe et médecin, sur la matière médicale…] (Venise, Junte, 1533, in‑fo, pour le sixième discours, de membris generationis [sur les organes de la reproduction]).
- V. note [26], lettre 1020, pour Luigi Mundanella (ou Aloysius Mundella) et ses Epistolæ medicinales… [Épîtres médicales…] (Bâle, 1543).
- Alessandro Benedetti (1452-1512), humaniste italien, médecin, anatomiste, philologue et historien, a publié de nombreux ouvrages érudits.
- Sic pour Florentinus.
- Coquille, anii (génitif d’anium ou d’anius, mots inexistants en latin) au lieu d’anisi (anisum, anis), sans doute si évidente que Guy Patin a préféré en biffer la remarque {mise entre accolades dans ma traduction de sa lettre] ; on est passé tout près de semen asini [semence d’âne]…
L’Observatio lxxii de Fabrice de Hilden (v. note [7], lettre 62), qu’on lit à la page 254 de ses Opera omnia (Francfort, 1682) est intitulée Semen anisi et acini granorum alkakengi, cum urina excreti [Semence d’anis et baies de grains d’alkékenge excrétés avec l’urine].
L’alkékenge (coqueret ou coquerelle) est une « plante vivace dont les baies, arrondies, d’un rouge orange, renfermées dans un calice vésiculeux très large et rougeâtre, sont acidulées, légèrement rafraîchissantes et diurétiques » (Littré DLF).
- Cet inventaire de ce que la vessie peut contenir, naturellement et surtout contre nature (par maladie, accident ou manipulations perverses), peut rendre le lecteur perplexe, mais n’a rien d’invraisemblable.
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