Note [33] | |
Page 116 (Paris, 1646), livre ii, chapitre vii, De Allio [L’Ail], trois requêtes.
L’ail avait (et continuerait d’avoir) certaines vertus médicinales (Trévoux) : « L’ail est fort chaud et caustique : non seulement il excite les vessies, {a} mais il ronge, étant appliqué en dehors ; il ne fait pas le même effet dans l’estomac, quand on en mange, soit à cause du levain et des autres aliments qui y sont contenus, soit parce que sa tissure {b} en est différente. On s’en sert dans la peste, dans la colique venteuse et dans plusieurs autres maladies. On l’appelle, pour cette raison, la thériaque des paysans. {c} Son usage est fâcheux à cause de sa puanteur insupportable. […] On ne peut souffrir l’haleine de ceux qui ont mangé de l’ail. En 1368, Alphonse, roi de Castille, fit un Ordre de chevalerie qu’il appela l’Ordre de la Bande ; il leur défendit par ses statuts de manger des aulx, ni des oignons, et ordonna que les contrevenants s’abstiendraient pendant un mois de pratiquer la cour, ni les autres chevaliers. […] Les aulx et les oignons sont les viandes ordinaires des Espagnols et des Gascons ; la dîme de l’ail rend plus de mille écus de rente à l’archevêché d’Albi. La pointe d’une épée qui a touché de l’ail fait une plaie où la gangrène se met d’abord, si l’on n’y remédie. […] Il est vrai qu’il cause la soif, la chaleur par tout le corps, et des maux de tête quand on en use souvent ; mais on peut corriger ces accidents en mangeant de l’ache ou du persil, incontinent après. Plusieurs gens, principalement les Béarnais, au commencement du printemps, mangent tous les matins des ails avec du beurre frais par principe de santé. L’ail appliqué en forme de cataplasme sur une morsure de serpent ou de chien enragé, est un souverain remède. La décoction des ails entiers donnée en clystère, ou appliquée sur le ventre en forme de fomentation, apaise la colique, et la toux invétérée et causée par le froid. » La réédition de Francfort (1667, pages 93‑94) a appliqué ces trois corrections. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Sebastian Scheffer, le 24 mai 1665, note 33.
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=1384&cln=33 (Consulté le 09/02/2025) |