Note [38] | |
V. note [19] du Patiniana I‑1 pour les prévarications de Francis Bacon, baron de Verulam (Verulamus), qui le firent déchoir de sa charge de chancelier en 1621, et pour la supplique qu’il adressa au roi Jacques ier en 1624 en vue de retrouver sa dignité perdue. La notule {c} y explique son amnistie et sa réintégration dans la magistrature britannique subalterne en 1625. Pison (Cnæus Calprunius Piso) fut un influent consul romain du règne de Tibère (ans 14 à 37 de notre ère, v. note [3], lettre 17). Poussé par Auguste (le premier empereur, mort en 14), Tibère avait adopté son neveu Germanicus et l’avait désigné pour lui succéder. Brillant général auréolé de victoires militaires, le jeune prince s’était acquis une grande popularité, qui faisait de l’ombre à l’empereur. En 18, Tibère envoya son fils adoptif en Orient, accompagné de Pison, nommé gouverneur de Syrie. L’année suivante, Germanicus mourut en accusant Pison de l’avoir fait empoisonner. De retour à Rome, le suspect fut traduit devant le Sénat, où Tibère vint plaider sa cause. Tacite a rapporté son discours meditato temperamento [plein de ménagements étudiés] (ce qu’on appelle aujourd’hui la langue de bois) dans le livre iii de ses Annales (chapitre xii), dont voici la seconde moitié : Defleo equidem filium meum semperque deflebo ; sed neque reum prohibeo quo minus cuncta proferat, quibus innocentia eius sublevari aut, si qua fuit iniquitas Germanici, coargui possit, vosque oro ne, quia dolori meo causa connexa est, objecta crimina pro adprobatis accipiatis. Si quos propinquus sanguis aut fides sua patronos dedit, quantum quisque eloquentia et cura valet, juvate periclitantem : ad eundem laborem, eandem constantiam accusatores hortor. Id solum Germanico super leges præstiterimus, quod in curia potius quam in foro, apud senatum quam apud iudices de morte eius anquiritur : cetera pari modestia tractentur. Nemo Drusi lacrimas, nemo mæstitiam meam spectet, nec si qua in nos adversa finguntur. Je n’ai pas trouvé de témoignage sur la harangue du roi Jacques ier, longue et ambiguë, lors du procès de Bacon devant le Parlement. La sentence, prononcée le 3 mai 1621, condamnait le chancelier déchu (1) à une amende de 40 000 livres sterling, (2) à un emprisonnement dont la durée était laissée à la discrétion du monarque, et (3) à l’interdiction perpétuelle d’occuper tout office public et de siéger au Parlement. La clémence du roi limita la peine à son dernier article. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : Grotiana 2, note 38. Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=8201&cln=38 (Consulté le 11/02/2025) |