Note [40] | |
Laurentius Pignorius (Lorenzo Pignoria ; Padoue 1571-ibid. 1631) a bénéficié d’une longue notice dans le Supplément au Dictionnaire de Bayle (Jacques Georges de Chauffepié, Amsterdam et La Haye, association de libraires, 1753, in‑4o, tome troisième, pages 177‑179), auquel j’emprunte cet extrait : « En 1602, il entra dans les ordres sacrés, et Marc Cornaro, évêque de Padoue, {a} instruit de son mérite, le prit pour son secrétaire. Ce prélat ayant fait le voyage de Rome en 1605, y mena Pignorius avec lui : il s’y occupa deux ans à visiter les antiquités de cette ville, à fréquenter les bibliothèques, à conférer les anciens manuscrits, et il acquit l’estime des savants, particulièrement des cardinaux Baronius et Cobelluccius ; {b} on voulut même l’arrêter à la cour de Paul v, {c} mais […] son attachement pour l’évêque, son patron, le déterminèrent à revenir à Padoue […] ; il fut ensuite confesseur des religieuses de Sainte-Claire ; celles de Saint-Étienne le prirent après cela pour le leur, et le nommèrent curé de l’église de Saint-Laurent. Dans ces différents postes, il donnait tous ses moments de loisir à l’étude de l’Antiquité, qui faisait tous ses délices, et dans laquelle il se rendit très habile, comme ses ouvrages en font foi. {d} Tout ce qu’il pouvait épargner de ses revenus servait à former un riche cabinet de curiosités de l’art et de la nature, et de manuscrits, tant latins que grecs et italiens. Galilée lui offrit une chaire de belles-lettres et d’éloquence dans l’Université de Pise, mais l’amour de la patrie et du repos la lui fit refuser. En 1630, le cardinal François Barberin {e} lui procura un canonicat de l’église de Trévise, mais il n’en jouit pas car, dans le temps qu’il se disposait à en aller prendre possession, il fut attaqué de la peste qui régnait à Padoue et mourut […]. Il était de l’Académie des Ricovrati {f} de Padoue, dont il faisait un des principaux ornements. Dominique Molino, noble vénitien, le mécène des gens de lettres et grand protecteur de Pignorius, {g} lui fit mettre cette inscription sous le portique de l’église de Saint-Laurent :D.O.M. Laurentio Pignorio, alteri hujusce Ecclesiæ primum Parocho, deinde Tarvisii Canonico, pietate ac morum sanctitate spectatissimo, vero candoris et pudoris exemplo, litterarum omnium, cum graviorum, tum politiorum peritissimo, penitioris Antiquitatis, non minus certo, quam curioso indagatori, Patriæ, Amicorum, et sui ipsius memoriæ, luculentissimis scriptionibus propagatori, Musarum denique et Gratiarum Corcuculo, et Ocello. Dominicus Molinus Sen. Ven. Amico ac hospiti carissimo et jucundiss. P. Ob. anno 1631. Idibus Junii, vixit annos 59, menses 8. » {h} Additions et remarques du P. de Vitry « Jac. Phil. Tomasini fit imprimer en 1632 l’éloge de Laurenti Pignorio < sic >, avec le catalogue des ouvrages et des raretés du cabinet de ce fameux curieux. Depuis, il l’inséra tout entier dans la seconde partie de ses Éloges d’hommes illustres. {a} Pignorius était né le 12 octobre 1571 et mourut le 15 juin 1631. Il avait obtenu quelque temps avant sa mort un canonicat à Treviso. » |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : Naudæana 1, note 40. Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=8192&cln=40 (Consulté le 19/02/2025) |