Note [5] | |
« La cause de la maladie vénérienne est le honteux dévergondage, vagabond et indistinct, et un tel dévergondage s’est pratiqué de tout temps ». La question n’est toujours pas tranchée, mais Guy Patin redisait ici sa conviction sur l’antiquité de la syphilis en Europe (v. note [52], lettre 219), contre ceux qui la prétendaient venue du Nouveau Monde avec les caravelles de Christophe Colomb (v. note [41] de Guy Patin éditeur des Opera omnia d’André Du Laurens en 1628). Les références de Patin à Hippocrate et Galien ne renvoient à rien de réellement convaincant car toutes les maladies vénériennes ne sont pas de nature syphilitique. Voltaire (Dictionnaire philosophique) :
Quoi qu’en ait dit Voltaire, dont je partage l’avis, l’ancienneté de la syphilis est une question insoluble car jusqu’au xixe s., ni les anciens ni les modernes ne se sont clairement entendus ni exprimés sur ce qu’étaient les manifestations spécifiques de la vérole (syphilis, infection à tréponème pâle dont le nom a été inventé par Fracastor, v. note [2], lettre 6), comme le chancre à cicatrisation rapide ou le collier de Vénus, parmi l’ensemble des maladies vénériennes (lues venereæ) qui demeura confus tant qu’on n’eut pas découvert leurs causes microbiennes. Le troublant tabes dorsalis décrit par Hippocrate donne un bel exemple de ce magma nosologique : v. note [17] du Naudæana 2. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 18 septembre 1665, note 5.
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=0834&cln=5 (Consulté le 20/01/2025) |