Note [53] | |
La source de cet article n’est probablement pas la conversation de Guy Patin, mais Jean Bernier (Blois 1627-1698), docteur en médecine de l’Université de Montpellier en 1647, « conseiller et médecin ordinaire de feue Madame, duchesse douairière d’Orléans » (Marguerite de Lorraine), qui a aussi publié plusieurs ouvrages de critique littéraire et d’histoire. Ce passage se trouve dans ses Essais de médecine, où il est traité : de l’histoire de la médecine et des médecins ; du devoir des médecins à l’égard des malades, et de celui des malades à l’égard des médecins ; de l’utilité des remèdes et de l’abus qu’on peut en faire, {a} chapitre ii, De l’origine de la médecine, et de son progrès (première partie, pages 9‑10) : « Tout cela étant donc supposé, au moins comme des conjectures raisonnables, je ne m’étonne pas si le médecin Soranus nous donne en peu de mots, et selon les lumières qu’un païen pouvait en avoir, une histoire de la médecine aussi courte et aussi vraisemblable que celle-ci : La médecine a été inventée p<ar> Apollon, augmentée par Esculape, et perfectionnée par Hippocrate. {b} Car soit que les Grecs aient entendu Dieu auteur de toutes choses et créateur de la médecine par Apollon, qui est le Soleil, ou qu’ils aient confondu cet Apollon avec Isis et Osiris, dont les noms ne signifient pas moins la médecine, en langue égyptienne, qu’ils signifient le Soleil et la Lune, il est toujours vrai qu’ils ont voulu marquer par ces fictions qu’il ne faut rapporter les origines de la médecine qu’à Dieu ; ce que leur postérité a si bien compris que quelques auteurs ont écrit depuis que l’invention en était au-dessus de l’esprit humain, qu’elle était une chose sacrée, qu’elle était la doctrine des dieux immortels, et que l’exercice n’en était pas moins noble que l’origine : Divinitus data, divinitus accepta. {c} Quant au progrès de cette science, il est assez difficile de savoir précisément ce que veut dire Soranus quand il l’a attribué à Esculape, l’histoire et la chronologie n’ayant rien de bien assuré touchant cet homme si célèbre, Celse {d} même tombant d’accord qu’il ne fut mis au nombre des dieux que parce qu’il avait commencé à décrasser la médecine. » Je n’ai pas identifié « P.L. » qui réagissait à cette citation de Bernier avec un commentaire pertinent sur l’utilité d’étudier l’histoire de la médecine. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-2, note 53. Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=8215&cln=53 (Consulté le 24/01/2025) |