Note [6] | |
Le sanctuaire est « le lieu le plus saint et le plus retiré du Temple de Jérusalem, où on conservait l’Arche de l’Alliance, et où il n’était permis d’entrer qu’au Grand Prêtre. Quelques-uns croient que tout le Temple était appelé Sanctuaire et que l’Arche était dans le secret Oratoire » (Furetière). « En parlant du Conseil secret des rois et des souverains, on dit figurément qu’il ne faut pas vouloir pénétrer dans le sanctuaire pour dire qu’il ne faut pas vouloir pénétrer dans les secrets des princes » (Académie). Furetière mentionne un autre sens dérivé : « On dit examiner quelque chose au poids du sanctuaire, pour dire à un poids juste et exact, parce que chez les juifs c’étaient les prêtres qui gardaient des poids de pierre qui servaient d’un original et d’un étalon pour régler et étalonner tous les autres, mais qui n’était point différent du poids royal ou profane. » Faute de disposer de la lettre originale, on peut concevoir que « jusque fort près du sanctuaire » soit une transcription fautive de « juger au poids du sanctuaire ». Quoi qu’il en soit, ce passage, lourd de conséquences pour les avis philosophiques et religieux qu’on a portés sur Guy Patin, a été repris dans le recueil consacré à son Esprit : v. note [42] du Faux Patiniana II‑1. Jacques Prévot et Laure Jestaz ont eu la sagesse (à mon avis) de ne pas insérer cette lettre (non autographe, mais figurant la dans la toute première édition des Lettres) parmi celles de Patin qu’ils ont publiées dans le tome ii des Libertins du xviie siècle (Paris, La Pléiade, 2004). En effet, tout ce propos, souvent cité, évoque irrésistiblement le « libertinage érudit » (v. note [9], lettre 60) de l’académie putéane (v. note [5], lettre 181), que fréquentaient Gabriel Naudé, Gassendi et Patin. Comme bien d’autres, Charles Labitte (Écrivains précurseurs du Siècle de Louis xiv. i. Gabriel Naudé, Revue des deux mondes, tome 7, 4e série, Paris, 1836, pages 457‑458) a brodé sur les « débauches » de Gentilly, mais sans craindre de leur donner une dizaine d’années d’avance sur la date réelle de leur tenue :
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 27 août 1648, note 6.
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=0159&cln=6 (Consulté le 09/02/2025) |