Note [6] | |
L’arrestation de Broussel et Blancmesnil, le 26 août 1648, fut l’événement qui, hérissant Paris de barricades, fit entrer « les peuples » dans la première Fronde, dite parlementaire. Le peuple prit les armes pour obtenir la libération des deux magistrats qui fut obtenue deux jours plus tard. Pierre i Broussel (vers 1576-Paris 5 septembre 1654), fils de Jacques, avocat au Parlement de Paris, avait été reçu en 1602 en la troisième des Enquêtes pour monter à la Grand’Chambre en 1634 (Popoff, no 783). Il devait son immense popularité de « père des peuples » à sa probité, à son sens de la justice, à son caractère désintéressé et accessible à tous, et depuis le début de la régence, à ses discours audacieux contre les mesures fiscales que Mazarin et Particelli d’Émery avaient prises. Broussel fut brièvement nommé prévôt des marchands en août 1652. Guy Patin a évoqué dans ses lettres deux de ses fils : Pierre ii, l’aîné, et Jérôme. Ranum (page 117) :
René Potier seigneur de Blancmesnil et du Bourget (1618-1680), fils du secrétaire d’État Nicolas ii Potier d’Ocquerre (v. note [7], lettre 686), était neveu d’Augustin Potier (v. note [6], lettre 83), grand aumônier de la reine et évêque comte de Beauvais. René était oncle du président Nicolas iii de Novion (v. note [25], lettre 183, avec qui des biographes le confondent parfois). Reçu conseiller en la première Chambre des enquêtes du Parlement de Paris en février 1636, Blancmesnil en avait été nommé président à mortier dix ans plus tard (Popoff, no 139). Membre très actif de l’opposition parlementaire, lié aux Vendôme et au parti dévot, il jouissait d’un renom bien moindre que Broussel auprès des Parisiens (G.D.U. xixe s., Jestaz, Adam, H. Carrier, Dictionnaire du Grand Siècle). Héros d’un jour, Blancmesnil ne devait plus jouer dans la Fronde qu’un rôle très effacé, mais il est resté présent dans la correspondance de Guy Patin qui entretenait de proches relations avec lui et sa famille. Retz (Mémoires, page 346) a marqué pour lui le même mépris que pour Broussel ; celui du grand seigneur, de l’homme d’action et du « chef de parti », pour ces robins enfoncés dans les formes du Palais :
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Henri Gras, le 24 septembre 1648, note 6.
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=0160&cln=6 (Consulté le 08/02/2025) |