Aristote (Politique, livre i, § 5) :
« La nature a donc déterminé la condition spéciale de la femme et de l’esclave ; car la nature n’est pas mesquine comme nos ouvriers : elle ne fait rien qui ressemble à leurs couteaux de Delphes ; {a} chez elle, un être n’a qu’une destination, parce que les instruments sont d’autant plus parfaits qu’ils servent non à plusieurs usages, mais à un seul. {b} Chez les barbares, la femme et l’esclave sont des êtres de même ordre, et la raison en est simple : la nature, parmi eux, n’a point fait d’êtres pour commander. »
- L’expression est au singulier dans Aristote : δελφικην μαχαιραν (delphikên makhaïran).
- Jules Barthélemy-Saint-Hilaire a enrichi sa traduction (Paris, Imprimerie royale, 1837, tome i, page 7) de cette savante note :
« Oresme, {i} le vieux traducteur, a fort bien expliqué ce passage, fo 2 : {ii} “ < Delphes est une île, là où était un solennel temple d’Apollon et grand pèlerinage. > Et près du temple l’on faisait des couteaux, desquels l’on pouvait couper et limer, et percer et faire plusieurs besognes ; et c’était pour les pauvres qui ne pouvaient pas acheter couteaux, et limes et marteaux, et tant d’instruments. ” »
- Nicole Oresme, érudit français du xive s.
- Fo 2 ro, première colonne du manuscrit mis en ligne par Gallica.
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