Note [7] | |
Tout ce paragraphe vise le Codex de la Faculté de médecine de Paris publié en 1638 (v. note [8], lettre 44). L’ouvrage s’ouvre sur une citation de Sénèque le Jeune (Lettres à Lucilius, épître cxxiii, § 6) :
La préface Lectori benevole [Au lecteur bienveillant] annonce le dessein que la Faculté de médecine de Paris accomplissait avec cet ouvrage : répondre à l’ordre du Parlement en munissant enfin les apothicaires d’une pharmacopée pour composer les médicaments (en mélangeant des simples) prescrits par les médecins en toutes circonstances ; Guy Patin n’avait pas tort de la critiquer car il s’agit d’un rabâchage amphigourique, rédigé dans un latin si barbare et si bâclé qu’en bien des endroits il n’est traduisible qu’à vue de nez, et il vaut mieux n’y pas perdre son temps. Pour qui en douterait, voici la phrase de conclusion :
Cette préface rébarbative, et c’est bien là que le bât blessait, est suivie de la liste des 110 docteurs régents alors en exercice à la Faculté de médecine de Paris, incluant celui de Patin. Le vin émétique, c’est-à-dire vomitif, était du vin blanc dans lequel on avait fait infuser du verre d’antimoine (v. note [8], lettre 54) : « le verre d’antimoine est de l’antimoine broyé, cuit et calciné par un feu violent dans un pot de terre jusqu’à ce qu’il ne jette plus de fumée ; ce qui est une marque que tout son soufre est évaporé. On le réduit en verre dans le fourneau à vent, et alors il est fort diaphane, rouge et brillant, et de couleur d’hyacinthe [orangée]. Le verre d’antimoine est le plus violent de tous les vomitifs qui se tire de l’antimoine » (Furetière). Voici (traduite du latin) la recette exacte du vin émétique, telle qu’on la trouve à la page 40 du Codex de 1638 :
Patin ne s’est bien sûr pas privé de brocarder le vin émétique, en l’appelant venin hérétique ou énétique (latinisme pour dire bon à tuer, enecare). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 2 juin 1645, note 7.
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=0122&cln=7 (Consulté le 24/01/2025) |