Triade 5.
« Destin, obligation, Dieu. »
Ce qui suit ces trois mots ajoutés dans la marge du manuscrit (qui intitulent la triade) est une réflexion de Juste Lipse {a} sur la mort. Elle est tirée mot pour mot de sa lettre à Theodorus Leewius, conseiller des États de Hollande et de Frise-Occidentale à Delft, datée du 1er mars 1585 (sans lieu, probablement Leyde&), lettre lxi, centurie i, page 75 : {b}
« Qu’est-ce enfin que le destin ? La loi de Dieu est éternelle, elle existe depuis l’éternité et pour l’éternité : sa volonté est infrangible, tant Il interdit qu’elle soit abrogée ou suspendue. Si donc elle est éternelle et immuable, n’est-ce pas stupidement que tu luttes contre une inéluctable obligation ? Ton unique triomphe sera d’être vaincu et meurtri de multiples blessures. Si telle est la volonté de Dieu, ta plainte n’est-elle pas impie ? Tu ne peux Lui reprocher d’être méchant ou cruel, car Il n’est que bonté et générosité. » {c}
- V. note [8], lettre 36.
- Epistolarum selectarum Chilias [Millier de lettres choisies], Avignon, 1609 (v. note [12], lettre 271).
- Parmi d’autres passages de notre édition, le Grotiana 1 a parlé des errances religieuses de Juste Lipse (v. sa note [20]), sans que sa foi chrétienne ait apparemment jamais chancelé.
|