Ces vers appartiennent à la Remontrance au peuple de France. Imprimé nouvellement (sans lieu ni nom, 1563, in‑4o de 34 pages) de Pierre de Ronsard. Le poète y critique l’Église romaine et ses rites, avec :
- un verset de saint Paul (Romains 16:17) mis en exergue du titre,
« Je vous prie, frères, de prendre garde à ceux qui font dissensions et scandales contre la doctrine que vous avez apprise, et vous retirer d’eux » ;
- de vibrants hommages rendus aux « docteurs des sectes nouvelles », mais assortis de plusieurs réserves à l’égard de la Réforme, dont celle-ci (fo B vo),
« Non, non, je ne veux point que ceux qui doivent naître
Pour un fol huguenot me puissent reconnaître :
Je n’aime point ces noms qui sont finis en ots,
Ces Goths, ces Ostrogoths, Visigoths et huguenots.
Ils me sont odieux comme peste, et je pense
Qu’ils sont prodigieux {a} au roi, et à la France. »
- Monstrueux.
La citation de L’Esprit de Guy Patin vise les débauches des prélats, au fo C ro‑vo, et justifie trois remarques.
- Au début du 2e vers, la transcription de L’Esprit de Guy Patin y a remplacé « Soyez-moi de vertus… » par « Soyez de la vertu… ».
- L’élision (<…>) correspond à ces quatre vers contre la courtisanerie des ecclésiastiques :
« Ne vous entremêlez des affaires mondaines,
Fuyez la cour des rois et leurs faveurs soudaines,
Qui périssent plus tôt qu’un brandon allumé
Qu’on voit tantôt reluire, et tantôt consumé. »
- Pour la rime, j’ai maintenu oueïlles, ancienne orthographe du mot « ouailles » (du latin ovilla, brebis) ; et pour la fidélité au texte du dernier vers, j’ai remplacé « Le loup… » par « Les loups… ».
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