V. note [1], lettre 1006 pour L’Histoire éthiopique d’Héliodore, traduite du grec par Jacques Amyot (Paris, 1559). Son Proesme du translateur [Prologue du traducteur] (page iij ro‑vo) fonde la relation du Moréri :
« Quant à l’auteur, la première fois que je fis imprimer ma traduction, je ne savais point encore qui il était ; mais depuis, étant à Rome, en visitant la Librairie vaticane, entre plusieurs autres meilleurs livres en toutes disciplines que j’y ai vus, j’y trouvai un fort vieil exemplaire de celui-ci, écrit à la main, en parchemin, au devant duquel il y avait la substance de ces paroles en grec :
“ Heliodorus, celui qui a composé l’Histoire éthiopique, était évêque de Tricca du temps de Theodosius le Grand, et a aussi écrit en vers iambiques {a} la manière de faire de l’or, au même Theodosius ; ainsi l’écrit Georgius Cedrenus. ” {b}
En la même page, un peu plus bas, < il > y avait Socrates, qui a écrit l’Histoire ecclésiastique, {c} < qui > témoigne que Heliodorus, auteur de l’Histoire éthiopique était évêque de Tricca, ville de Thrace, que les paysans appellent maintenant Triecala ; et un peu au-dessous :
“ Æliodorus < le > Phénicien, fils de Theodosius, a proposé aux jeunes gens un tableau de chasteté afin que, voyant le grand loyer qui lui est promis, {d} ils s’étudient d’en mériter la couronne ; mais depuis, j’ai trouvé, au trente-quatrième chapitre du douzième livre de l’Histoire ecclésiastique de Nicephorus Callistus, {e} ces paroles en substance :
La coutume qui se garde en ce cas par la Thessalie a pris sa première origine de cet Heliodorus, jadis évêque de Tricca, duquel on trouve encore aujourd’hui des livres amatoires {f} qu’il composa en sa jeunesse, et les intitula L’Histoire éthiopique ; et maintenant, on les appelle Chariclea, comme qui dirait La Gloire des Grâces, {g} pour lesquels livres son évêché lui fut ôté ; car, comme {h} plusieurs jeunes gens, par la lecture d’iceux livres, tombassent en péril, le concile provincial ordonna que tous tels livres, qui incitaient les jeunes gens à l’amour, seraient brûlés, ou que ceux qui les auraient composés seraient déposés et privés de la dignité épiscopale. Heliodorus aima mieux perdre son évêché que supprimer ses livres. ”
Voilà ce qu’il en est écrit, en quoi je ne sais lequel faut le plus admirer : ou la sévère austérité de ces bons Pères, ou l’affection que porta cet évêque à une composition de sa jeunesse. » {i}
- V. notule {a}, note [5], lettre 47.
- Ecclésiastique du ive s., Héliodore de Phénicie fut évêque de Trikka (Trikala) en Thessalie.
V. notes [3] de l’Observation i sur les us et abus des apothicaires pour Théodose le Grand, dernier souverain de l’Empire romain uni (379-395), et [54] du Borboniana 3 manuscrit, notule {a‑i}, pour Georges Cédrène, historien byzantin du xie s.
- Socrate le Scolastique, historiographe chrétien byzantin du ve s.
- La grande récompense qui lui est promise.
- V. notule {a}, note [16] du Borboniana 6 manuscrit.
- Courtois, voire érotiques.
- V. supra note [27] pour les Grâces ou Charites.
- Pour éviter que.
- Les critiques modernes attribuent généralement l’Histoire éthiopique à Héliodore d’Émèse (v. note [1], lettre 1006), écrivain grec païen contemporain de l’évêque de Trikka.
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