< L. 747.
> À André Falconet, le 20 avril 1663 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 20 avril 1663
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=0747 (Consulté le 07/02/2025) | ||||||||||||
J’avais recommencé mes leçons [2] en fort belle compagnie, mais on pendit hier trois jardiniers, [3] voleurs de grand chemin, dont l’un a été porté en nos Écoles pour en faire l’anatomie ; [4] c’est pourquoi j’ai averti mes auditeurs que je ne continuerai mes leçons qu’après l’anatomie. Je vous chercherai quelque thèse [5] de la saignée [6] dans l’apoplexie, [7] que vous me demandez, je crois qu’il y en a ; cependant, voyez Duret [8] In Coacas Hippo. et Hofmanni Commentaria in Galenum de Usu partium. [1][9] L’apoplexie proprement dite vient toujours du sang, mais c’est une maladie très rare. Les Anciens l’ont appelée ictum sanguinis, [2] comme on lit dans Aurelius Victor [10] en parlant de l’empereur Verus [11] qui inter Altinum et Concordiam ictu sanguinis exanimatus est, quem Græci apoplexin dicunt. [3] Nous avons perdu notre maître Jean Maurin, [12] Provençal fameux, esclave des apothicaires ; [13] il est allé ordonner des perles [14] en l’autre monde en leur faveur. Il a été suivi de M. Du Clédat [15] Gascon de La Réole en Bazadais. [4][16] Je pense que les apothicaires feront en leur chapelle dire des messes pour le repos de l’âme de ces deux hommes ; mais prier Dieu pour ces gens-là, n’est-ce pas abuser de sa bonté, ne faudrait-il pas auparavant savoir s’ils étaient baptisés, s’ils croyaient en Dieu et s’ils avaient une âme ? Adieu. Je suis, etc. De Paris, ce 20e d’avril 1663. | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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