Note [15] | |
Notre édition contient de copieux échanges de Guy Patin avec Christiaen Utenbogard (58 lettres) et avec Sebastian Scheffer (55 lettres). Il ne s’y trouve pas trace d’une correspondance avec Pierre Hommetz (v. note [6], lettre 698), son collègue parisien et le beau-père de son fils Charles. Comme ce médecin était mort en 1666, Charles devait parler de son beau-frère, François Hommetz, avocat en Parlement, à qui Carolus pouvait avoir confié une partie de ses archives personnelles. Patin a correspondu avec quatre médecins de Bâle : Johann Caspar i et Hieronymus Bauhin (22 lettres), Johannes Rodolphus Burcardus (1 lettre), et Bernhard Verzascha (6 lettres). Tous étaient encore en vie en 1677, à l’exception de Hieronymus Bauhin, et aucun n’avait de parenté connue avec la famille Fesch ou Faesch, alors l’une des plus riches de Bâle. Charles Patin la connaissait et en a parlé avec admiration dans ses Relations historiques et curieuses de voyages, en Allemagne, Angleterre, Hollande, Bohême, Suisse, etc. (Lyon, Claude Muguet, 1676, in‑12, seconde édition ; v. note [9], lettre 996 pour la première, parue à Bâle en 1673), troisième relation, pages 120‑122 : « Le célèbre professeur M. Bauhin s’est fait assez connaître par ses ouvrages, sans qu’il ait besoin ici de moi ; aussi ne lui ferai-je point d’éloge qu’en le faisant connaître pour un des plus polis hommes du monde, qui m’aime, qui aime mon père et qui est aimé de toutes les personnes d’honneur. {a} Ce pays, au reste, en est tout plein. […] Outre que la famille des Fesch est une des plus considérables de la ville, permettez-moi de vous dire qu’elle est aussi une des plus nombreuses. Ce seul exemple le prouvera : Rodolphe Fesch, bourgmestre et fils de bourgmestre, a vu, après soixante ans de mariage avec Anne Gebveiler, cent soixante-cinq enfants nés de lui, de ses enfants ou de ses petits-enfants. L’un de ceux-ci s’appelle Sébastien et est possesseur d’un des plus beaux cabinets d’Allemagne. {b} […] Rien n’y manque : il y a de la peinture, de la sculpture, des livres et des curiosités de toute sorte. Pour les médailles, […] il y en a quelques-unes si singulières qu’elles sont surprenantes, sans qu’elles aient aucun rapport aux mémoires que j’ai des autres cabinets, ou aux descriptions des auteurs, ou à celles que j’ai vues ailleurs. Le possesseur n’a pas seulement pour moi cette amitié sincère qu’ont tous les honnêtes gens qui me connaissent ; il a de plus cette douceur de conversation que les Grecs appelaient eutrapélie, {c} ce qui ne s’accommode pas avec ce qu’on dit des Suisses. » Cet extrait et ses deux premières notules peuvent aider à comprendre pourquoi Charles Patin aurait préféré l’intermédiaire de son influent ami bâlois pour solliciter l’ombrageux et hautain Bauhin, dont le fils Hieronymus avait épousé Anna Fesch, fille de Hans Ludwig (v. notule {d}, note [1] de la notice biographique des Bauhin). Charles semblait curieusement ignorer l’existence de deux correspondants français importants de son père : Claude ii Belin et Hugues ii de Salins. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Annexe : Jacob Spon et Charles Patin, premiers éditeurs des Lettres choisies de feu M. Guy Patin, note 15.
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=8224&cln=15 (Consulté le 16/03/2025) |