Note [5] | |
Le Fèvre (sans prénom connu), originaire de Troyes, était un empirique, adepte de la thériaque. Formé à Rome, il exerçait à Paris dans les années 1640. Guy Patin l’a mentionné à plusieurs reprises et a signalé sa mort à Troyes le 15 décembre 1655. Le Fèvre fut un de ceux qui vinrent au chevet de Richelieu lors de sa dernière maladie en décembre 1642. Son surnom d’égorgeur de rate était sans doute une allusion à la curieuse méthode thérapeutique des briseurs ou fendeurs de rate (Méthode des Italiens en la guérison de la rate, ridicule et imperinente ; Jean ii Riolan, Anthropographie, livre ii chap xxiii [La rate], dans Les Œuvres anatomiques de Me Jean Riolan…, 1629, page 317) :
La rate (σπλην, splên en grec, lien en latin, spleen en anglais) est un organe abdominal situé dans l’hypocondre gauche (Furetière) :
Désopiler la rate (d’où nous est resté l’adjectif désopilant), c’était, à l’aide de médicaments divers, vider la rate de ses humeurs pour en chasser l’atrabile (mélancolie). L’augmentation du volume de la rate (splénomégalie) est une manifestation de diverses maladies du sang (leucémies, lymphomes), de divers états infectieux ou inflammatoires, et de la cirrhose (hydropisie). La rate est un organe fragile qui peut rompre en cas de contusion abdominale, ce qui est susceptible d’entraîner une hémorragie interne mortelle. Briser volontairement une grosse rate en la cognant violemment (à l’aide du poing ou d’un maillet) passait donc alors déjà, et à juste titre, pour un des remèdes des plus « ridicules » qu’on pût concevoir. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Claude II Belin, le 12 octobre 1641, note 5.
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/patin/?do=pg&let=0061&cln=5 (Consulté le 16/01/2025) |