Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
1re de 6 parties
Note [17]
Jean ii Riolan étrillait Jacques Mentel, Jacobus Mentelius, qu’il accusait d’avoir inspiré son collègue Pierre De Mercenne.
La traduction littérale, « je lui ai fait la chatte sous le manteau », se réfère à « la chatte » ou « figue », fica, qui désigne vulgairement, comme en français, le sexe féminin. Le Grande Dizonario della Lingua Italiana ne répertorie pas cette locution exacte, mais G. Mori en a tiré cette explication : « Fare la fica signifie se moquer de quelqu’un (ou offenser quelqu’un), en faisant avec la main (ou les mains, fare le fiche, au pluriel) un geste qui imite la vulve, “ consistant à serrer le poing en faisant sortir le bout du pouce entre l’index et le majeur, et à l’orienter vers la personne qu’on vise. ” En prêtant ce geste à De Mercenne, Riolan l’accusait d’avoir voulu bassement l’humilier sotto il Mantello, dans le double sens de “ sous le manteau ” et “ sous le couvert de Mentel ”, l’autre docteur pecquétien. » Il s’agit en quelque sorte d’un doigt d’honneur féminin que De Mercenne, poussé par Mentel, aurait dirigé contre Riolan. Je remercie chaleureusement mon ami italien pour ce précieux enrichissement de mes commentaires, à la gloire de la république des lettres.
Nec sycophantiis, nec fucis ullum mantellum obviam est
Neque deprecatio perfidiis meis, nec malefactis fuga est ;
Nec confidentiæ usquam hospitum est, nec deverticulum dolis ![Point de voile pour envelopper mes ruses et mes mensonges, point d’intercession pour mes impostures, point d’évasion pour mes méfaits ; mon audace est sans refuge, mes tromperies sans asile !]
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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