Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
5. Discours contre la nouvelle
doctrine des veines lactées

Note [20]

Je n’ai trouvé le montevin (monte-vin) passablement défini que dans A Dictionarie of the French and English tongues. Compiled by Randle Cotgrave [Un Dictionnaire des langues française et anglaise. Réuni par Randle Cotgrave] (page non numérotée): {a}

A strait-mouthed vessel of glasse, which if you fill with wine, and another of te same fashion with water, and then set this upon that, the wine will straight mount through the water to the top of the one vessel, and the water descend through the wine to the bottom of th’other, without mixture of either with the other.

[Récipient en verre à embouchure droite : si vous le remplissez avec du vin, et un autre de même facture avec de l’eau, puis les placez l’un sur l’autre, le vin montera tout droit à travers l’eau jusqu’au col du premier récipient, et l’eau descendra à travers le vin jusqu’au fond du second, sans que les deux liquides se mêlent l’un à l’autre]. {b}


  1. Londres, Adam Islip, 1611, in‑4o ; le philologue anglais Randle Cotgrave, mort en 1634, doit sa célébrité à ce premier dictionnaire du genre.

  2. Voilà qui est fort peu intelligible. David Laigneau {i} a parlé du montevin à la page 226 de son Traité pour la conservation de la santé, et sur la saignée de ce temps…, en termes proches de Jean ii Riolan, mais en parlant des abcès du poumon : {ii}

    « […] se rompt et purge, < et > dans quarante jours, la guérison s’ensuit (autrement un tabès survient, selon Hippoc. aphor. 15. §. 5.) {iii} par le ventricule gauche du cœur (s’il en avait le savoir), et de la porte aux reins et à la vessie ; < il > ne nuirait point et n’infecterait le sang, mais il passerait subtilement et doucement à travers d’icelui, comme on voit dans un monte-vin, en l’un desquels est le vin, et dans l’autre vaisseau est l’eau, qui est deux vaisseaux de verre, le col de l’un entrant dans le col de l’autre, et passent à travers l’un de l’autre {iv} visiblement se séparant et retirant chacun au vaisseau l’un de l’autre, sans mélange […]. »

    1. Docteur en médecine de Montpellier mentionné dans la notule {a} de la note Patin 10/294.

    2. Paris, Mathurin Hénault, 1650, in‑4o de 818 pages : je n’ose imaginer que Riolan, grand ennemi des médecins de Montpellier, soit allé puiser là sa science du montevin.

    3. Littré Hip, volume 4, page 537 : « Ceux qui sont infectés d’empyème, à la suite d’une pleurésie, guérissent si la poitrine se purge dans les quarante jours, à partir de celui de la rupture ; sinon, ils tournent à la phtisie. »

    4. Le pus et le sang, dans le cas considéré ici.

    V. notes [10] et [11], Nova dissertatio, expérience iii de Jean Pecquet, pour son explication sur le fonctionnement du montevin.


Quels que soient le fonctionnement et l’utilité exacts du montevin, la physiologie moderne a établi que le mélange de deux liquides corporels distincts dans les mêmes vaisseaux est pure rêverie, en dehors de circonstances pathologiques.


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
5. Discours contre la nouvelle
doctrine des veines lactées
, note 20.

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(Consulté le 08/12/2025)

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