Texte : Jean Pecquet
Experimenta nova anatomica (1651)
Chapitre iv

Note [4]

Contrairement à celui du chien, que décrivait ici Jean Pecquet, {a} le canal thoracique humain n’est pas double, mais unique ; c’est : {b}

« le plus volumineux des troncs lymphatiques du corps. Il est le collecteur des lymphatiques sous-diaphragmatiques, à l’exception d’une partie des lymphatiques du foie et d’une partie de la partie sus-ombilicale de la paroi abdominale. Il reçoit encore les lymphatiques de la paroi postéro-latérale du thorax et quelques collecteurs terminaux de la base du cou. C’est un long conduit de couleur gris blanchâtre sur le cadavre. Ses parois sont minces et souples. Aussi le canal thoracique est aplati quand il est vide. […]

Il résulte de la réunion des deux troncs lombaires qui font suite, en haut, aux ganglions [lymphonœuds] latéro-aortiques droits et gauches. […] De son origine, le canal thoracique monte en longeant le côté droit de l’aorte. Au-dessus de l’aorte, le canal suit la face postéro-interne de l’artère subclavière. Il arrive ainsi à la base du cou, où il décrit une courbe concave en bas, qui le porte en avant et à gauche vers le confluent [veineux] jugulo-subclavier [subclavier], où il se termine. Ce segment terminal, courbe, du canal est appelé crosse du canal thoracique. […]

Le canal thoracique s’abouche soit à la [veine] jugulaire interne, soit à la sous-clavière au voisinage du confluent de ces deux vaisseaux, soit au confluent lui-même. Il s’ouvre soit directement, soit après avoir cheminé dans la paroi du vaisseau sanguin, ce qui supplée à l’insuffisance possible des valvules terminales du canal. […]

Les valvules, peu nombreuses, existent surtout aux deux extrémités du canal. À l’extrémité supérieure, on trouve normalement deux valvules ou une seule. Une seule valvule est toujours insuffisante. » {c}


  1. Dans le chapitre xi de son Historia anatomica, Thomas Bartholin a corrigé cette erreur de Pecquet en remarquant que le canal thoracique du chien varie selon les races, et qu’il est plus souvent simple que double.

  2. Anatomie humaine de Henri Rouvière, Paris, 1967, tome ii, pages 222‑224.

  3. V. note [5], Historia anatomica, chapitre xi, pour un renvoi à la description plus détaillée donnée par Bourgery.

Pecquet ne s’intéressait qu’au chyle et n’a pas parlé du transport de la lymphe par le canal thoracique : ayant l’apparence de l’eau, elle échappait à son regard.


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean Pecquet
Experimenta nova anatomica (1651)
Chapitre iv, note 4.

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(Consulté le 08/12/2025)

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