Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre xiv

Note [4]

Ce chapitre de Galien peut se résumer par sa première phrase (Kühn, volume 10, pages 820‑821, traduit du grec) :

Ergo febricitare incipiunt nonnulli, ubi maximam crudorum humorum copiam una cum oris ventriculi, quod sane stomachum vocant, vitio vel ex cruditatibus vel alia quapiam occasione congesserunt.

[Chez quelques-uns la fièvre s’allume quand un défaut de la bouche du ventricule, qu’on appelle justement l’estomac, {a} s’associe à une grande abondance d’humeurs crues qui se sont amassées du fait de leur crudité ou en quelque autre occasion].

Pinel et Bricheteau ne m’ont pas aidé à trouver un équivalent organique moderne de la fièvre syncopale : {c}

« Cette variété, qui est des plus graves, se manifeste presque toujours avec le type tierce ; {d} on la reconnaît aux symptômes suivants : le malade, sans aucune cause connue, tombe dans une sorte de langueur, se trouve mal, perd connaissance et n’a plus assez de force pour faire le moindre mouvement soit du tronc, soit des bras ou des mains ; on observe en même temps que le pouls s’affaiblit graduellement, devient de plus en plus petit et accéléré jusqu’à ce qu’il soit insensible ; {e} le front et le cou se couvrent de sueurs, les yeux se creusent et se couvrent d’un nuage épais, etc. ; enfin, le collapsus et l’adynamie deviennent tels que le malade ne peut plus être excité par les aspersions d’eau froide et les odeurs les plus fortes. Revenu peu à peu à lui-même, il peut retomber dans le même état pendant la durée du même accès. Tous ces graves accidents, s’ils n’emportent le malade, sont suivis d’une apyrexie qui ne diffère en rien de l’état de santé ; et le surlendemain il se manifeste un nouvel accès, {d} à moins qu’on ait recours au quinquina ; ce qui est très urgent, car le second accès peut faire périr le malade. »


  1. Au nom ambigu de gastêr (« ventre », ventriculum en latin, « ventricule, petit ventre »), Galien préférait stomakhos (« embouchure », puis « estomac »), qui a prévalu en français et dérive de stoma (« bouche »). V. infra note [10], notule {c}, pour le cardia.

  2. V. note [8], Dissertatio anatomica, chapitre x.

  3. Panckoucke, 1821, volume 54, page 83.

  4. Un accès tous les deux jours (chaque troisième jour).

  5. On pourrait penser à une maladie de Bouveret, mais les signe d’accompagnement en dissuadent.


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre xiv, note 4.

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(Consulté le 08/12/2025)

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