Note [42]
Pline l’Ancien, Histoire naturelle, livre ix, chapitre xxv (Littré Pli, volume 1, page 372) :
Est parvus admodum piscis assuetus petris, echeneis appellatus : hoc carinis adhærente naves tardius ire creduntur, inde nomine inposito : quam ob causam amatoriis quoque veneficiis infamis est et iudiciorum ac litium mora : quæ crimina una laude pensat, fluxus gravidarum utero sistens partusque continens ad puerperium. In cibos tamen non admittitur. Pedes eum habere arbitratur Aristoteles, ita posita pinnarum similitudine.« Il y a un tout petit poisson accoutumé à vivre dans les rochers, qu’on appelle rémora. {a} On croit que les vaisseaux auxquels il s’attache vont plus lentement ; c’est de là que lui vient son nom. Cela fait qu’il a une fâcheuse renommée pour la composition des philtres amoureux et pour retarder les jugements et les procès. Ces propriétés funestes ne sont compensées que par une seule qualité : il arrête les pertes des femmes grosses, et fait garder l’enfant jusqu’au terme de l’accouchement. On n’en use pas comme aliment. Aristote pense qu’il a des pieds, il a été trompé par la forme de ses nageoires. » {b}
- Remora en latin, εχενηις en grec, signifie « obstacle, retardement ». Ce nom désigne plusieurs sortes de poissons-pilotes.
- Histoire des animaux, livre ii, chapitre x. La nageoire dorsale de ces poissons est remplacée par une ventouse qui leur permet en effet de s’attacher fermement à d’autres poissons, tels les requins ou, en effet, à la coque des navires, mais sans, pour autant, ralentir leur course, comme disait la légende. Il est distrayant de les voir figurer dans l’antique pharmacopée comme retardateurs de l’orgasme ou des accouchements.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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