Note [47]
Plutarque, {a} Sur l’utilité qu’on peut tirer de ses ennemis, chapitre v : {b}
« Quand Platon se trouvait avec des hommes vicieux, il rentrait dans son propre cœur, et se demandait s’il n’était pas tel lui-même. Si, après avoir blâmé la conduite d’un autre, on examine la sienne propre, et qu’on réforme ce qu’elle a de répréhensible, du moins alors tire-t-on quelque profit de la médisance, la chose d’ailleurs la plus inutile et la plus frivole. Que penser d’un chauve ou d’un bossu qui reproche à un autre le défaut qu’il a lui-même ? Est-on moins ridicule lorsqu’on se permet de faire à autrui un reproche qu’il peut retourner contre nous ? Un bossu raillait un jour Léon de Byzance {c} sur sa mauvaise vue. {d} « Tu me plaisantes, lui répondit Léon, sur une imperfection naturelle, tandis que tu portes sur ton dos les marques de la vengeance céleste. » {e}
- V. note Patin 9/101.
- Traduction du grec par Dominique Ricard (Paris, 1844).
- Disciple de Platon, Léon de Byzance est un philosophe grec du ive s. av. J.‑C.
- Allusion narquoise à l’ophtalmie de Jean ii Riolan : v. note [46], lettre de Sebastianus Alethophilus (Samuel Sorbière).
- ανθρωπινον εφη, παθος ονειδιζεις, επι του νωτον φερων την νεμεσιν. La « vengeance céleste » était personnifiée par Némésis, autrement nommée Adastrée : v. note [41], première Responsio, 6e partie pour l’invocation de cette divinité par Riolan dans sa dernière invective contre Jean Pecquet.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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