Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli (1651)
Chapitre ii
Note [7]
Dans un latin fort tourmenté, {a} Jean Pecquet énonçait un principe audacieux mais exact : les branches de l’artère hépatique {b} ne permettent pas au foie d’assurer sa fonction essentielle de digestion des aliments préparés par l’intestin grêle ; {c} ce sont les affluents du tronc porte qui apportent au foie le sang qu’il doit transformer en substances capables de nourrir le corps entier, {d} tandis que les branches de l’artère cœliaque ne lui procurent que l’énergie requise {e} pour accomplir cette tâche. En ce sens, on peut dire que la porte exerce la fonction d’une artère, mais sans en posséder la structure ni l’organisation anatomiques. {f}
- J’ai très librement interprété le propos de Pecquet pour lui donner un sens cohérent, mais sans, je crois, trahir sa pensée.
- Cette artère est une des branches du tronc cœliaque, ce qui mène Pecquet à donner à ses ramifications le nom de « petites branches artérielles cœliaques » (propagines cœliacæ).
- Élaboration du chyme dans la lumière intestinale, qui est absorbé par les veines du mésentère.
- Transformation à laquelle on donnait le nom de sanguification.
- En physiologie moderne, sous forme d’oxygène et de nutriments directement consommables, comme pour tous les tissus irrigués par une artère.
- En dépit de son beau raisonnement, qui reconnaissait un afflux massif de sang dans le foie, Pecquet allait obstinément nier sa fonction primordiale dans la digestion des aliments et la sanguification, pour la transférer dans le cœur et ne laisser au foie que la production de la bile.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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