| Note [13] | |
L’acharnement de Jean Pecquet à interpréter hardiment des phénomènes alors impossibles à comprendre l’égarait dans des associations d’idées fantaisistes. Il invoquait ce qui est devenu le barotraumatisme des plongeurs de fond pour s’imaginer que les morts remontent à la surface parce qu’ils se délesteraient lentement du sang qui leur reste dans le corps. Le savoir lui manquait alors pour concevoir la solution inverse (qui est la bonne), selon laquelle une substance plus légère que l’eau s’accumule dans les cadavres, à savoir les « vents » (gaz) dégagés par leur putréfaction, dont l’origine est microbienne. La sédimentation du caillot sanguin dans un flacon de verre lui suffisait à montrer que le sang est « plus pesant que l’eau » ; même en ignorant qu’il est composé d’une partie liquide (sérum) et d’une partie solide (cellules), dont l’une est plus légère que l’autre. Le phénomène était alors bien connu, mais encore loin d’être correctement interprété. |
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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Texte : Jean Pecquet Nova de thoracicis lacteis Dissertatio (1654) Expérience iii, note 13. Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=0044&cln=13 (Consulté le 10/12/2025) |