Tome 2 des Consilium medicinalium de Guillaume de Baillou (Guillielmus Ballonius, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris mort en 1616), {a} De purulentis urinis [Des urines purulentes], loc. cit., pages 275‑279 :
Vxor D. Du Bourlabé, ab annis multis excernit vna cum vrinis nescio quid quod cum meiitur toti vrinæ confunditur ; vbi paulùm resedit lacteum quid est et referens albore, æqualitate et læuitate verum pus. Quæstio an pus sit. Nephritin passa non est, nisi semel tantum quod ab annis decem viderimus, idque nuper. Et cum afflicta fuisset, dolorésque cessauissent, quæsitum est an non in corpore ipsius renis lapis impactus foret, qui olim tales vrinas promouisset, nunc verò apertam nephritin attulisset.
Qui senior Medicus erat pus ex eo colligendum putauit, quod fœtorem haberet, si quidem pus esset. […]
Fortè de ægra hac hoc dici posset, quemadmodum obseruatum est vlcus, et abscessum renum fluoris muliebris causam esse, ita quis dubitat quominus aut latens mesenterij abscessus, aut alia in parte, eiusmodi vrinarum lactearum causa sit, et quod si ea materia vteri viam appeteret, vasaque subiret ρουν γυνακεον causaretur.
[Depuis de nombreuses années, l’épouse de M. Du Bourlabé émet en pissant je ne sais quelle matière qui se mêle à la totalité de son urine : le sédiment en est un peu laiteux, et ressemble à du véritable pus par sa blancheur, et par sa substance unie et déliée, mais en est-ce bien ? Depuis dix ans que nous la voyons, elle n’a pas souffert de néphrite, hormis une seule fois, voilà peu ; et puisqu’elle en avait été tourmentée et que les douleurs avaient traîné, nous nous sommes demandé si une pierre ne s’était pas accrochée dans le corps même du rein, ayant jadis provoqué de telles urines et maintenant une néphrite patente.
Un médecin plus ancien que moi a pensé que, s’il s’agissait de pus, cette humeur devrait avoir une odeur fétide. {b} (…)
On peut probablement dire de cette malade que, de même qu’on envisage une ulcération et qu’un abcès des reins provoque un écoulement vaginal, chacun n’en doute pas moins qu’un abcès tapi dans le mésentère ou dans une autre partie soit la cause de ces urines laiteuses, et que si cette matière atteignait l’utérus et s’insinuait dans ses vaisseaux, elle provoquerait un flux génital]. {c}
- Paris, 1649, v. note Patin 19/17.
- Une telle odeur ne paraissait pas présente dans le cas étudié.
- Même traduit avec soin, le sens de ce dernier paragraphe est obscur car il fait intervenir un écoulement génital que l’observation ne rapportait pas. Comprenant je ne sais comment que Baillou retenait le diagnostic d’abcès du mésentère, Thomas Bartholin adhérait à cette hypothèse, en dépit d’urines laiteuses présentes depuis plusieurs années.
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