Texte : Clypeus
de Guillaume de Hénault,
alias Jean Pecquet (1655),
5e et dernière partie, note 6.
Note [6]

Le trépied d’Apollon était le siège d’où la pythie prononçait ses oracles à Delphes (vnote Patin 8/9065). Il est ici assimilé à la chaire d’où le régent d’anatomie commentait les dissections qu’on montrait aux étudiants.

Rédigé à la première personne et à l’indicatif présent, ce bouquet de vibrantes louanges adressées à Jacques Mentel désigne Jean Pecquet comme l’incontestable auteur du Clypeus. Son hommage était exagéré car si Mentel lui avait montré le réservoir du chyle en 1647, il n’avait pas mis au jour le canal thoracique et son insertion dans la veine cave supérieure.

En se cachant sous le pseudonyme de Guillaume de Hénaut, Pecquet voulait très probablement se mettre à l’abri d’une troisième Responsio de Jean ii Riolan. Il avait néanmoins été fort piqué par la lettre de Charles Le Noble à Riolan, car elle faisait planer une sérieuse ombre sur le triomphe du cœur dont Pecquet tirait une si grande gloire. Le Clypeus ne pouvait pourtant pas dissiper ce nuage car la sanguification hépatique (dans le sens que lui donnait la physiologie du xviie s.), brillamment défendue par Le Noble, s’est révélée globalement exacte et infiniment moins ridicule que la sanguification cardiaque (dont n’a survécu que l’hématose pulmonaire, qui n’est pas une fabrication du sang à proprement parler).

Peu après le Clypeus ont paru les Responsiones duæ de Riolan, qui n’ont pas manqué de le blâmer (mais en l’attribuant à Mentel plutôt qu’à Pecquet) et se sont conclues sur une réimpression de la lettre de Le Noble.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Clypeus
de Guillaume de Hénault,
alias Jean Pecquet (1655),
5e et dernière partie, note 6.

Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1045&cln=6

(Consulté le 09/12/2025)

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