Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
5e de 6 parties, note 43.
Note [43]

« il sera dépouillé des couleurs qu’il a dérobées », Horace, Épîtres, i, iii, vers 18‑20 :

[…] si forte suas repetitum venerit olim
grex avium plumas, moveat cornicula risum,
furtivis nudata coloribus

[si le peuple des oiseaux vient un jour réclamer ses plumes, on rira de la corneille car elle sera dépouillée des couleurs qu’elle a dérobées].

En remplaçant le geai par la corneille, {a} Horace s’inspirait d’une fable d’Ésope : {b}

« Le geai se voyant paré des plumes de tous les autres oiseaux, se vantait d’être plus beau qu’eux ; mais l’hirondelle étant venue reprendre ce qui lui appartenait, et tous les autres oiseaux ayant suivi son exemple, le pauvre geai se trouva tout nu. Le sens de la fable est que les beautés empruntées ne durent pas longtemps. » {c}


  1. Par étonnant contresens car si le splendide plumage du geai (κολοιος d’Ésope) est multicolore, celui de la corneille (cornicula d’Horace) est tout noir. Jean de La Fontaine a corrigé Horace avec sa fable du Geai paré des plumes du paon.

  2. Traduction d’André Dacier, 1733.

  3. « On dit figurément d’un auteur qui a fait quelque ouvrage en ramassant ou en dérobant les pensées des autres, que c’est la corneille d’Ésope, ou la corneille d’Horace : par allusion à la fable qu’ils rapportent de la corneille qui se trouva sans plumes, quand les autres oiseaux eurent repris celles qu’elle leur avait dérobées pour se parer » (Furetière).

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
5e de 6 parties, note 43.

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(Consulté le 11/12/2025)

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