| Note [3] | |
Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, rédigé par M. Ch. de Robillard de Beaurepaire, archiviste. Seine-Inférieure, Archives ecclésiastiques – Série G (nos 3173‑4820), Paris, Paul Dupont, in‑4o, tome troisième, seconde colonne, page 81. A. Floquet en a dit plus long sur ce drame dans son Histoire du Privilège de saint Romain, en vertu duquel le chapitre de la cathédrale de Rouen délivrait anciennement un meurtrier tous les ans, le jour de l’Ascension (Rouen, 1833, tome second pages 27‑28) : « En 1667, la fierte {a} fut levée par Nicolas Le Noble et François Agasse, tous deux enfants de la ville, tous deux étudiants au collège de Rouen, âgés l’un de dix-huit ans, l’autre de dix-neuf, pour un meurtre commis l’année précédente. Le jeune Agasse de la Noë avait encouru la haine de cinq ou six étudiants plus âgés et plus forts que lui, qui, lorsqu’ils le rencontraient, ne manquaient jamais de l’insulter, de l’outrager et de le battre. On les avait vus l’assiéger, pour ainsi dire, dans des maisons respectables où il s’était réfugié pour se soustraire à leurs mauvais traitements. Ce jeune homme finit par ne plus marcher qu’avec un pistolet pour se défendre. Un jour, revenant de se baigner avec Nicolas Le Noble, son ami, il fut aperçu près de la porte du Crucifix par ses persécuteurs, qui aussitôt coururent après lui. Agasse et Le Noble s’enfuirent dans la Cour des Pigeons, et se flattaient d’être en sûreté, lorsqu’ils furent découverts dans leur asile. Outragés, insultés, souffletés par sept ou huit hommes armés qui voulaient les percer de leurs épées, il fallait bien qu’ils défendissent leur vie. Le Noble leur montra son pistolet chargé en leur déclarant et prenant les voisins à témoins que s’ils ne se retiraient pas, il ferait feu sur eux. Ses menaces n’ayant produit aucun effet, et ses adversaires continuant de l’assaillir pour le maltraiter, lui et son ami, il tira et tua un nommé Cailloué, l’un d’entre eux, fils du vicomte d’Arques. Ce fait se passait en 1666. Les deux jeunes gens s’enfuirent de Rouen et se trouvèrent à Orléans à la fin d’octobre pour l’entrée du cardinal de Coislin, {b} évêque d’Orléans. Ils figurèrent parmi les huit cent soixante-cinq prétendant au bénéfice de cette entrée épiscopale, et obtinrent du prélat des lettres de grâce, car il était encore permis alors aux évêques d’Orléans d’en délivrer le jour où ils prenaient possession de leur siège ; mais l’entérinement de ces lettres fut renvoyé aux juges de Rouen, et “ en Normandie, l’on n’entérinait point de telles grâces ”. Enfin, en 1667, ils vinrent à l’époque de l’Ascension solliciter la fierte, qui leur fut accordée. » |
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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Biographie : Charles Le Noble, note 3.
Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1509&cln=3 (Consulté le 11/12/2025) |