Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
4. Critique des chapitres xi-xii
de la Dissertatio anatomica, note 10.
Note [10]

Jean ii Riolan blâmait sévèrement Jean Pecquet pour son ignorance du péristaltisme intestinal, qu’il a corrigée en 1654 : v. note [9], Experimenta nova anatomica, chapitre xi.

Vnote Patin 22/252 pour les Exercitationes [Essais] de William Harvey « sur la Reproduction des animaux » (Amsterdam, 1651). Jean ii Riolan ne se référait pas à la page 227, mais y picorait et soudait (en mêlant, comme à son habitude, la première et la troisième personne de conjugaison) trois passages de l’Exercitatio 64 (page 285), De Cervarum et Damarum utero [Sur l’utérus des cerfs et des daims], et de l’Exercitatio 67 (page 292), Quid iis eveniat mense Octobri [Qu’en advient-il au mois d’octobre (suivant la fécondation qui a eu lieu au printemps)]. En cherchant à m’y retrouver dans ce pot-pourri, j’ai déniché ce paragraphe de la susdite page 285, sur l’utérus des cervidés, que Riolan s’est bien gardé de transcrire :

Venæ uterinæ omnes (ut in muliere) originem è vena cava, prope emulgentes, ducunt : arteriæ verò (quod illis etiam cum muliere, commune est) è ramis arteriæ magnæ descendentis cruralibus oriuntur : et quemadmodum in muliere gravidâ, vasa uterina sanguinea plura et majora sunt pro proportione quàm in reliquo ejus corpore ; ità quoque cervis et damis prægnantibus usu venit. Arteriæ autem, (contrà, quàm in cæteris partibus) multò, quàm venæ, numerosiores sunt ; eadémque inflatæ, vicinas venas pariter distendunt ; quod illis, ab inflatis venis, vicissim non contingit. Hoc ipsum quoque à D. Riolano observatum video ; éstque validum argumentum pro circuitu sanguinis, à me invento ; dari enim transitum ab arteriis in venas, non autem retro è venis in arterias, luculenter probat : súntque plures arteriæ, quàm venæ ; quòd copioso alimento ad nutriendum fœtum opus sit, cujus reliquias pauciores venæ regerant.

[Toutes leurs veines utérines (comme chez la femme) tirent leur origine de la veine cave, {a} près des rénales ; mais les artères (de la même façon que chez la femme) naissent des branches crurales de la grande artère descendante. {b} De même aussi que chez la femme enceinte, où ils assurent des fonctions identiques chez les biches et les daines, les vaisseaux sanguins utérins sont proportionnellement plus nombreux et volumineux que dans le reste du corps. Néanmoins, les artères (contrairement à ce qui existe dans les autres parties du corps) sont beaucoup plus nombreuses que les veines du voisinage, et pourtant aussi volumineuses qu’elles, ce qui n’est pas une conséquence de la distension veineuse. Je vois que M. Riolan lui-même a observé cela, et il s’agit un solide argument en faveur de la circulation du sang, que j’ai découverte, car ce fait prouve très clairement qu’il passe des artères dans les veines, mais non à l’inverse, des veines dans les artères ; et s’il y a plus d’artères que de veines, c’est qu’il y a besoin de beaucoup de sang pour nourrir le fœtus, mais de moins de veines pour évacuer ce qui en reste]. {c}


  1. On aurait attendu du père de la circulation sanguine qu’il écrivît « se terminent dans la veine cave ».

  2. Des artères hypogastriques (iliaques internes), branches de l’aorte abdominale.

  3. La démonstration est plus distrayante que convaincante.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
4. Critique des chapitres xi-xii
de la Dissertatio anatomica, note 10.

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(Consulté le 30/04/2025)

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