La page 6 de cet ouvrage {a} appartient à l’Exercitatio 3, De Gallinæ uteri parte superiore, sive ovario [Sur la partie supérieur de l’utérus de la poule, ou ovaire], qui contient une digression de William Harvey sur la communication entre les cavités thoracique et abdominale chez les oiseaux : {b}
Perforatio pulmonum, à me inventa (cujus modo memini) haud obscura, et cæca est ; sed in pennatis præsertim, patula admodum ; adeò ut in Struthiocamelo meatus plurimos repererim, qui digitorum meorum apices facilè exciperent. In gallo indico, et gallinaceo ipso, omnibúsque ferè pennatis, immisso in tracheam stylo, transitus è pulmonibus in cavitates abdominis apertos et patentes invenias. Aër in eorum pulmones follium operâ inspiratus, non sine impetu ad inferiora pertransit.
Imò verò dubitare liceat, an non in homine etiam, dum vivit, aër per dictos meatus, in thoracis cavitatem penetret. Quomodo enim aliter, empyicorum pus, et pleureticorum extravenatus sanguis, illac effluant ? in vulneribus pectoris (illæsis etiam pulmonibus) aër per vulnus foras erumpat ? aut liquores in cavitatem pectoris injecti, cum sputo reddantur ?
[La perforation des poumons, que j’ai découverte n’est (à ma connaissance) ni obscure ni cachée, mais parfaitement patente, surtout chez les animaux à plumes : à tel point que, chez l’autruche, j’ai trouvé de nombreuses communications, dans lesquelles j’ai facilement pu faire pénétrer le bout de mes doigts. Chez le dindon, comme chez le coq ou la poule et chez presque tous les animaux à plumes, si vous enfoncez un stylet dans la trachée puis ouvrez les cavités de l’abdomen, vous verrez qu’il y a pénétré. L’air qu’on injecte dans leurs poumons à l’aide d’un soufflet entre, non sans impétuosité, dans les cavités inférieures.
Il est même permis de se demander si, chez l’homme vivant, l’air ne pénètre pas aussi, par les susdites communications, dans la cavité du thorax. {c} Comment le pus des empyèmes et le sang issu des pleurésies pourraient-ils en effet s’y épancher autrement ? et de l’air fuir par les plaies dans les blessures du thorax (même quand elles ne touchent pas les poumons), ou des liquides injectés dans la cavité de la poitrine, être renvoyés dans les crachats ?] {d}
- Amsterdam, 1651, v. supra note [10].
- V. note Patin 10/9082 pour une citation de Georges Cuvier sur la question.
- En dehors des poumons, dans la plèvre.
- Je me suis contenté de traduire ce second paragraphe sans trop chercher à comprendre où Harvey voulait exactement en venir. Il y a de grandes différences entre les orifices pleuraux naturels des oiseaux et les perforations pathologiques, traumatiques ou infectieuses, de la plèvre humaine.
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