Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
4. Critique des chapitres xi-xii
de la Dissertatio anatomica, note 31.
Note [31]

Aristote, Des Parties des animaux, livre iii, chapitre vii : {a}

« Quant à la rate, ce n’est qu’indirectement qu’elle est nécessaire aux animaux qui en ont une, de même que les sécrétions, tant celle du ventre que celle de la vessie. Aussi, la rate est-elle de très petite dimension dans quelques animaux, par exemple dans quelques volatiles, qui ont le ventre très chaud, comme le pigeon, l’épervier, le milan. D’ailleurs, on remarque une disposition toute semblable dans les quadrupèdes ovipares, qui l’ont excessivement petite, et dans bon nombre d’animaux à écailles, qui n’ont pas non plus de vessie, parce que la sécrétion liquide, passant par des chairs peu serrées, se convertit ici en plumes, et là en écailles. {b} La rate tire de l’estomac les humeurs surabondantes; et comme elle est pleine de sang, elle peut leur donner une coction complète. Mais si cette sécrétion est trop considérable, ou si la rate n’est pas assez chaude, ces parties engorgées de nourriture deviennent malades ; et par le refoulement des liquides qui y affluent, le ventre se durcit chez beaucoup d’animaux, qui ont alors mal à la rate, de même qu’il se durcit quand les urines sont trop abondantes, parce qu’alors les liquides sont violemment entraînés. Ceux des animaux qui ont cette sécrétion très faible, comme les oiseaux et les poissons, n’ont pas la rate développée, ou ne l’ont même qu’à l’état d’indice. Chez les quadrupèdes ovipares, la rate est petite, racornie, et semblable à des reins, parce que le poumon est spongieux, que l’animal boit très peu, et que la sécrétion superflue qui se produit tourne au profit du corps et en écailles, comme elle tourne en plumes chez les oiseaux. Au contraire, dans les animaux qui ont une vessie et le poumon plein de sang, {c} la rate est humide, par le motif qu’on vient de rapporter, et aussi parce que les parties de gauche sont naturellement plus humides et plus froides. »


  1. Traduction de Jules Barthélemy-Saint-Hilaire, 1885.

  2. Dans son Histoire des animaux, livre ii, chapitre xii, Aristote déclare que :

    « Tous les quadrupèdes vivipares ont des reins et une vessie. Quant aux ovipares, il n’en est pas un qui ait ces organes, oiseau ou poisson. La tortue de mer est la seule, parmi les quadrupèdes ovipares, à les avoir dans la proportion des autres parties de son corps. »

  3. Dans le chapitre viii du même livre iii Des parties des animaux, Aristote dit que « tous les animaux qui ont un poumon ainsi organisé [plein de sang] ont une vessie ». Cela explique le point de vue de Jean ii Riolan sur l’intelligence (consensus) fonctionnelle existant entre les poumons, la rate et la vessie, mais comment ne pas être sidéré, une fois de plus, par sa foi dans les préceptes de l’antique histoire naturelle ?

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
4. Critique des chapitres xi-xii
de la Dissertatio anatomica, note 31.

Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1003&cln=31

(Consulté le 30/04/2025)

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