Ce paragraphe amène à citer trois sources, assorties d’un commentaire.
- V. note [17] de la Dissertation anatomica, chapitre xi pour les 11 chapitres que, dans sa Pathologie, Jean Fernel a consacrés aux renseignements fournis par l’examen des urines avec, entre autres, ce passage du chapitre xv, Que signifient l’urine claire et l’urine trouble (traduction française de Paris, 1655, pages 191‑192) :
« Celle qui est vraiment trouble est le plus souvent rendue telle par l’affection des reins ou de la vessie, auxquelles parties se rencontre abondance d’humeur que l’urine emporte avec soi, ou bien quelque ulcère simple, qui rend du sang, ou un ulcère sordide qui rend du du pus, de la sanie ou de la morve, par l’écoulement desquelles choses l’urine devient épaisse et trouble. C’est pourquoi ceux qui sont sujets à de grandes douleurs néphrétiques ne rendent presque jamais des urines claires. L’urine qui est trouble sans {a} ces accidents marque une abondance et écoulement d’humeurs grossières contenues dans les urines, que la chaleur naturelle a de la peine à cuire ; d’où viennent des maladies longues et opiniâtres et des douleurs de tête, sur quoi Hippocrate a prononcé. »
- Le chapitre xvii du même livre, De l’hypostase et des choses contenues en l’urine, décrit le sédiment urinaire blanc (ibid. page 202) :
« Et cette plus grossière portion de l’urine, ainsi séparée par la chaleur naturelle, est l’hypostase. Ce n’est donc pas (comme pensait Actuarius) {b} un excrément de la seule digestion qui se fait aux veines plus éloignées, ou même des parties solides. Ce n’est pas aussi (comme il a semblé à plusieurs autres) la portion plus crue des viandes, laquelle passe quelquefois de l’estomac dans les veines, parmi les sérosités ; mais cette hypostase a la même origine et se fait de même que l’urine. C’est pourquoi l’hypostase est indice non seulement de l’estomac et des parties solides, mais principalement des grands vaisseaux. Or, comme elle a le même principe que l’urine, aussi est-elle de substance fort semblable. Car l’urine abondante, fort subtile et du tout {c} aqueuse, n’a point d’hypostase ; celle qui est simplement subtile a une hypostase subtile, comme en ceux qui ont des crudités et qui ne digèrent guère bien ; celle qui est médiocre {d} a une hypostase médiocre, et la grossière en a une qui est grossière, comme aux enfants et aux gourmands qui mangent beaucoup et qui digèrent bien. {e} Quant à l’urine qui s’épaissit et se trouble par le mélange de quelque chose externe, qui vient ou des reins ou de la vessie, elle dépose un certain sédiment grossier qui n’est pas proprement une hypostase, mais c’est la lie de l’urine. »
- La lactescence du sérum se voit dans le sang prélevé durant les heures qui suivent un repas et coagulé dans un tube de verre (ou dans une poêlette de saignée). Ce phénomène normal et bien établi {f} est dû aux graisses du chyle (triglycérides principalement) qui n’ont pas encore été digérées, c’est-à-dire fragmentées puis captées par les organes qui les absorbent, dont le foie est de loin le plus important.
- Aristote (Parties des animaux, {g} livre ii, chapitre iv) :
« La lymphe {h} est la partie aqueuse du sang, soit que cette partie ne soit pas encore bien digérée et bien cuite, soit qu’elle soit corrompue ; et par conséquent, dans le premier cas, c’est nécessairement de la lymphe ; dans le second, elle appartient au sang. »
- En dehors de.
- V. note Patin 3/9003.
- Entièrement.
- Modérée.
- Avec quelque complaisance, cela pourrait correspondre au passage du chyle grossier dans l’urine, mais sans rapport avec la véritable chylurie (v. notule {h}, note [55], Brevis Destructio d’Hyginus Thalassius, chapitre iv).
- Je n’ai pas trouvé dans Fernel la description de ce phénomène, pourtant banal et normal.
- V. supra note [31].
- Ιχωρ, Ikhor, liquide clair, supposé être le sang des dieux olympiens, qui correspond à la pituite (v. supra note [2]), dont la lymphe est une des formes.
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