Note [4] | |
« […] le 23 juillet 1622, il remarqua les veines lactées dans le mésentère. Il en parle comme des canaux qui portent le chyle à une grosse glande située au centre des intestins, et qu’il prit mal à propos pour le pancréas. Ce fut sans y penser qu’il rencontra ces veines dans les animaux vivants qu’il disséquait à d’autres desseins […]. Il suivit ces vaisseaux depuis les intestins jusqu’au foie, où il crut qu’ils aboutissaient ; il remarqua même leurs valvules, mais les vaisseaux lymphatiques le trompèrent dans cette fausse route qu’il assigna aux veines lactées. Malgré cet écart, Asellius s’est fait un grand nom par sa découverte : aucun des Modernes n’en avait parlé avant lui. Il convient franchement que la description qu’il en donne est faite d’après les dissections des bêtes ; il a même la modestie de renoncer à l’honneur de cette découverte, dont il pouvait se prévaloir, parce qu’on ignorait absolument l’existence des vaisseaux qui charrient le chyle lorsqu’il les aperçut et les démontra. Il s’en fait si peu accroire sur cet objet qu’il cite Hippocrate, Platon, Aristote, Hérophile, Érasistrate et Galien {a} qui, selon lui, ont eu des idées sur ces vaisseaux, vagues à la vérité, mais suffisantes pour prouver qu’ils en ont eu connaissance. Cependant, ces auteurs ont plutôt indiqué que décrit les veines lactées ; et sous ce point de vue, Asellius n’a rien perdu en les citant. Il n’en a pas acquis moins de gloire par la manière dont il s’est annoncé, bien différent en cela de quantité d’auteurs de nos jours, qui ont trouvé l’art de rajeunir les vieilles découvertes et de se les approprier. » |
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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Texte : Jean Pecquet Experimenta nova anatomica (1651) Chapitre i, note 4. Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=0011&cln=4 (Consulté le 13/07/2025) |