Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
4. Critique des chapitres xi-xii
de la Dissertatio anatomica, note 8.
Note [8]

Vnote Patin 13/09 pour Ulisse Aldrovandi, naturaliste de Bologne mort en 1605, auteur parmi maints autres ouvrages des De Animalibus insectis Libri septem [Sept livres sur les Insectes] ; dans l’édition de Francfort (Ioannes Hofer, 1623, in‑fo), le chapitre xi, livre vii, traite De Huridinibus [Des Sangsues] (pages 288‑293), mollusques qu’on rangeait alors parmi les insectes. Jean ii Riolan faisait probablement allusion à ce passage (pages 288‑289) :

Obseruaui in genere maiora, quod aptius medicis est, os non ita rotundum, ut in minoribus, sed acutius, quod facillime cutim penetrat, et per lintea etiam tenuiora euadit. In minore os planius et rotundius, instar Sphincteris, aut musculi rotundi. In omnibus foramen in medio exile est : ab ore ad aluum unus continuus meatus.

[Chez celles de la plus grande espèce, qui est la plus adaptée aux usages médicaux, la bouche n’est pas aussi ronde, mais plus pointue que chez les plus petites, elle pénètre donc très facilement la peau et traverse même des linges très fins. Chez les plus petites, la bouche est plus plate et plus ronde, ressemblant à un sphincter ou à un muscle circulaire. Dans toutes les espèces, elle possède un mince orifice médian, qui se prolonge en un canal continu jusqu’au ventre]. {a}


  1. Aldrovandi ne mentionne pas la queue (cauda) dont parle Jean ii Riolan, et le mot qu’il utilise, venter [ventre], est très proche, sinon synonyme de ventriculum [estomac].

Vnote Patin 7/8205 pour Thomas Moffett (Mouffetus) et son Insectorum sive Minimorum Animalium Theatrum [Théâtre des Insectes ou des plus petits animaux] (Londres, 1634, pour l’une de nombreuses éditions), dont le chapitre xli, livre ii, pages 323‑325, est intitulé De Huridine [La Sangsue]. Je n’y ai en effet rien lu sur les poumons (dont elles ne sont pas pourvues), mais il parle de leur ventre (alvus) dans son introduction :

Sunt autem vermes aquatici, sanguinis animalium sitientissimi, eoque sese affatim etiam ad animæ expirationem nonnunquam replentes. Harum aliæ alvo sunt imperforatâ ; aliæ perviâ.

[Ce sont des vers aquatiques extrêmement assoiffés du sang des animaux, dont ils se gavent même jusqu’à les tuer. Chez certaines d’entre elles le ventre n’a pas d’orifice, mais en a un chez d’autres].

Il semble donc que Jean ii Riolan ait lu ces deux auteurs sans mettre ses lunettes, et sans craindre d’accuser ensuite Jean Pecquet de ne pas voir bien clair.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
4. Critique des chapitres xi-xii
de la Dissertatio anatomica, note 8.

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(Consulté le 30/04/2025)

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