Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iv, note 8.
Note [8]

Livre ii, chapitre xix, Du Mésentère, ou fraise, qui est au milieu des boyaux, dans l’édition française du Manuel anatomique et pathologique de Jean ii Riolan, avec ce long avis sur les lactifères (Paris, 1661, page 165) : {a}

« La quatrième espèce de ces vaisseaux comprend les veines différentes des autres, que l’on appelle les veines lactées, desquelles Aselli a été le premier inventeur, et il est hors de raison d’en douter maintenant, puisque c’est une chose fort commune, et que tous ceux qui se veulent donner la peine de les chercher en un animal vivant, demeurent d’accord qu’elles s’y rencontrent. Tout ce qui donne de la peine est de savoir de quelle sorte elles sont parsemées et conduites en ce lieu, d’autant que nous remarquons, après avoir fait l’ouverture d’un animal vivant, qui a été rempli de beaucoup de nourriture, une grande quantité de veines qui sont de la couleur du lait et qui sont séparées en divers endroits de la fraise ; mais les unes aboutissent au pancréas, ou grosse glande du mésentère, de laquelle fait mention Vésale, où se fait la rencontre de la plus grande partie des veines mésaraïques ; {b} les autres au foie, les autres à la veine cave, n’y en ayant point qui aille à la rate. Et l’on ne voit point que ces veines s’assemblent en un gros tronc, comme fait la veine porte ; tout ce que l’on peut conjecturer étant que leur origine et fondement est dans le pancréas, et que de là elles se répandent en divers endroits.

Si les veines lactées s’insèrent et aboutissent dans le tronc de la veine cave, n’est-ce point pour ce sujet que nous voyons souvent les urines lactées sans qu’il y ait aucune purulence dans les reins, le chyle s’étant transporté dans la veine cave, qui l’évacue ensuite dans les reins. {c}

La rencontre que l’on a fait de ces veines lactées coupe le pied à quantité de difficultés que l’on avait autrefois, touchant le passage du sang et du chyle par le même canal, puisque ces veines lactées sont faites pour porter cette dernière humeur au foie, et que le sang qui doit servir de nourriture aux boyaux est porté par les veines mésaraïques que nous avons ci-dessus décrites. {d} Et ainsi, les unes peuvent être bouchées sans que les autres le soient, et la nourriture peut être empêchée d’aller aux boyaux sans que, pour cela, le cours du chyle ou de l’humeur, qui va des boyaux au foie, en soit corrompu ; ce qui est assez considérable pour n’être pas trompé {e} dans la guérison que l’on entreprend des maladies qui arrivent dans le ventre. »


  1. Traduction fort enjolivée et augmentée de l’Encheiridion anatomicum et pathologicum (Paris, 1658, v. note [3], Responsiones duæ, Avertissement au lecteur), chapitre xviii, pages 112‑113.

  2. Sic pour les lactifères du mésentère, et non pour ses veines sanguines.

  3. Confusion entre la chylurie vraie (très rare alors comme aujourd’hui, v. notule {h}, note [55] infra) et l’évacuation d’un abcès froid (bien plus fréquente alors, v. infra note [23]).

  4. Pour Riolan, tout le chyle mésentérique était blanc et gagnait le foie. Il n’envisageait pas, comme faisait Hyginus Thalassius, qu’une partie s’en rende au foie en passant par les veines sanguines du mésentère.

  5. Méconnu.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iv, note 8.

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(Consulté le 08/12/2025)

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