Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
6. Sur la circulation du sang, note 22.
Note [22]

V. note [2], Dissertatio anatomica, chapitre iv, pour le nom de « foie utérin » (iecur uterinum) qu’on donnait alors au placenta.

Jean ii Riolan a décrit les artères ombilicales dans le livre vi, chapitre iv de son Anthropographia (pages 376‑377) : {a}

Rectiùs autem ex semine vmbilicalia vasa produci dicetur, quia ortu et generatione sunt prima, et ab iis venæ et arteriæ corporis propagantur. […] Venarum et arteriarum vmbilicalium oscula non coëunt per anastomoses cum vasis {b} et arteriis vteri, ob interiectam uterinam placentam. […] Deinde vasa vteri non ramulosè distribuuntur, sed suum sanguinem effundunt tam venosum quàm arteriosum in tubulos et elices, per vteri substantiam exsculptos ac dispersos. Placenta excipit, simulque confundit, vt ex tali permistione, crassus et impurus sanguis venosus ab arterioso tenuior puriorque reddatur. Nihilominus in ista sanguinis confusione, venæ et arteriæ proprium sibique familiarem sanguinem attrahunt. Venæ sanguinem alimentarium ad radices venæ portæ deferunt : Arteriæ sanguinem vitalem deducunt ad Iliacas arterias.

[On dit fort justement que les vaisseaux ombilicaux proviennent de la semence, parce qu’ils sont les premiers à naître et à se former, et les veines et artères du corps en dérivent. (…) Les terminaisons des veines et des artères ombilicales ne s’anastomosent pas avec les veines et artères de l’utérus parce qu’elles en sont séparées par le placenta. (…) Les vaisseaux utérins ne s’éparpillent pas en petites branches, mais déversent leur sang, tant veineux qu’artériel, dans des tubules et des rigoles, qui sont creusés et dispersés dans la substance utérine. Le placenta y puise son sang, en même temps qu’il le mélange, de sorte que le sang artériel purifie et dilue le sang veineux, qui est impur et épais. Néanmoins, dans cette confusion du sang, les veines et les artères attirent chacune celui qui leur est familier. Les veines portent le sang alimentaire aux racines de la veine porte, et les artères conduisent le sang vital aux artères iliaques]. {c}


  1. V. supra notule {a}, note [4].

  2. Sic pour venis.

  3. Beaucoup plus proche de la physiologie fœto-placentaire moderne, l’explication de Jean Pecquet était indiscutablement supérieure à celle de Riolan, qui semblait n’avoir pas compris ou admis que les veines ombilicales transportent du sang saturé (« artériel », riche en oxygène) et que les artères font l’inverse.

    V. infra note [28] pour l’opinion plus claire et juste que Riolan a donnée dans son Anatomie pneumatique.


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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
6. Sur la circulation du sang, note 22.

Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1005&cln=22

(Consulté le 09/12/2025)

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