Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre ii, note 7.
Note [7]

Thomas Bartholin a emprunté une bonne partie de son argumentaire contre l’absorption du chyle par l’estomac au chapitre vi {a} du traité d’Hermann Conring De sanguinis generatione et motu naturali [Sur la formation et le mouvement naturel du sang], {b} et se réfère ici à ce passage de sa conclusion, page 40 :

Cæterùm si neque arteriæ neque venæ faciunt ad illam chyli eductionem, manifestum est dari aliquod vasorum genus ejus rei gratia quidem conditum, distinctum tamen à venis arteriisque hactenus notis. Nempe quemadmodum in mesenterio venæ lacteæ tertium constituunt vasorum genus ac novum, ita par est et hic simile quid reperiri. Erit autem valde difficile oculis illud subjicere. Certe difficilius quàm cernere venas lacteas. Quemadmodum enim illæ non videntur amplius sed oculis sese subducunt chylo destitutæ : ita certe et hæ non nisi fibrarum effigiem possunt præ se ferre à chylo suo vacuæ. Chylus porro hic aquosus est et limpidus, cum alter sit lacteus

[Autrement, si ni artères ni veines n’assurent cette absorption du chyle, quelque genre de vaisseaux a manifestement été conçu à cette fin, mais distinct des veines et artères qu’on a connues jusqu’ici. Puisque les veines lactées forment un troisième et nouveau genre de vaisseaux dans le mésentère, {c} il est légitime de trouver quelque chose de semblable autour de l’estomac. Il sera pourtant très difficile de mettre au jour ces vaisseaux, ou du moins aussi difficile que de voir les veines lactées. Elles disparaissent en effet et se dérobent au regard quand elles ne contiennent pas de chyle, et ne peuvent plus alors se distinguer que par les membranes qui composent leurs parois. En outre, ce chyle est aqueux et transparent, tandis que l’autre est laiteux]. {d}


  1. Intitulé : Proponuntur nonnulla dubia, et illis solutis ulterius ostenditur per vias hactenus ignotas illam attractionem lienis fieri, ex ventriculo [Après avoir énoncé quelques doutes, il est montré en les résolvant que la rate exerce cette attraction (du chyle) hors de l’estomac en empruntant des voies encore inconnues].

  2. Helmstedt, 1643, v. note [33], 4e partie, première Responsio de Jean ii Riolan.

  3. Lactifères mésentériques publiés par Gaspare Aselli en 1627 (v. note [1], Experimenta nova anatomica, chapitre 1).

  4. Ces chylifères gastriques sont en effet introuvables puisqu’ils n’existent chez aucun mammifère, mais cela ne décourageait pas Conring d’y croire, contrairement à Bartholin.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre ii, note 7.

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(Consulté le 10/12/2025)

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