Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre ix, note 1.
Note [1]

Thomas Bartholin se référait à deux sources antiques.

  • Calanus, conseiller indien d’Alexandre le Grand, souffrant de coliques opiniâtres, choisit de s’immoler sur un bûcher. Plutarque {a} raconte que, suivant les dernières volontés du défunt :

    « Alexandre, au retour de ce sacrifice barbare, réunit à souper un grand nombre de ses courtisans et de ses capitaines, et proposa un prix à celui qui boirait le plus. Promachus fut le vainqueur ; il avait bu quatre mesures de vin ; {b} il reçut un talent pour prix de sa victoire et mourut au bout de trois jours. »


    1. Vie d’Alexandre le Grand, xci.

    2. Dans sa notice sur Promachus, M. Sabbathier explique : {i}

      « Une de ces mesures, appelée χοευς par les Grecs et congius par les Latins, contenait quatre pintes et demie ; ainsi Promachus but dix-huit pintes {ii} de vin. Nous avons aujourd’hui des buveurs qui boiraient davantage, mais le vin de ce pays-là était bien différent du nôtre. »

      1. Dictionnaire pour l’intelligence des auteurs classiques, grecs et latins…, Paris, 1808, tome trente-cinquième, page 346.

      2. Environ 16,8 litres.

  • Bonosus est un usurpateur romain qui se déclara empereur en 280. Ælius Spartianus, l’un des auteurs de l’Histoire Auguste, {a} a écrit sa vie :

    De hoc Aurelianus sæpe dicebat : “ non ut vivat natus est, sed ut bibat. ” Quem quidem diu in honore habuit causa militiæ. Nam si quando legati barbarorum undecumque gentium venissent, ipsi propinabantur, ut eos inebriraret atque ab his per vinum cuncta cognosceret. Ipse quantumlibet bibisset, semper securus et sobrius et, ut Onesimus dicit scriptor vitæ Probi, adhuc vino prudentior.

    « Jamais homme ne fut plus grand buveur que celui-ci, de qui Aurélien {b} disait souvent “ Il n’est pas né pour vivre, mais pour boire ”, duquel il fit toujours néanmoins beaucoup d’estime pour son expérience au métier de la guerre. S’il venait quelquefois des ambassadeurs des nations barbares, de quelque côté que ce fût, il leur portait des santés et les enivrait, et par le vin, il apprenait souvent leur secret ; mais lui, dans quelque excès de boire qu’il fût porté, il n’en était jamais troublé, et paraissait toujours comme s’il n’eût point bu ; mais bien au contraire, comme le dit Onésime, écrivain de la vie de Probus, {c} plus il avait bu, plus il paraissait prudent et discret. » {d}


    1. Vnote Patin 31/503.

    2. Empereur de 270 à 275.

    3. Empereur de 276 à 282.

    4. Traduction de Michel de Marolles, abbé de Villeloin, Paris, 1667, vnote Patin 2/898.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre ix, note 1.

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(Consulté le 08/12/2025)

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